Les familles italiennes se plaignent de nouveaux blocages dans les adoptions au Congo

Mardi 28 Octobre 2014 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les associations engagées dans le domaine des adoptions internationales pressent le gouvernement italien de jouer de son influence auprès de Kinshasa

Où est donc passée l’atmosphère euphorique d’il y a cinq mois, lorsque la ministre italienne des Réformes constitutionnelles, Maria Elena Boschi, descendait à Rome de l’avion dépêché à Kinshasa, tresses africaines sur la tête et petits Congolais à la main ? Au bout de plusieurs mois de blocage (de septembre de l’an dernier à mai 2014), le gouvernement congolais avait fini par lever le coude du dossier d’adoption des 31 enfants que 23 familles avaient désiré ramener en Italie pour Noël.

Alors, ce fut l’intervention du Premier ministre Matteo Renzi qui avait été décisive. Il avait personnellement appelé le président Joseph Kabila qui avait fini par donner le feu vert à ces adoptions. Kinshasa avait ensuite expliqué que les adoptions italiennes avaient été prises dans un contexte où on avait découvert des irrégularités dans les dossiers d’autres familles – pas italiennes, mais occidentales – voulant elles aussi adopter des petits Congolais. Il avait notamment été indiqué qu’un ou plusieurs adoptants canadiens s’étaient déclarés comme famille alors qu’ils constituaient des unions homosexuelles, une incompatibilité avérée pour  la législation congolaise !

Kinshasa avait aussi laissé entendre alors que le Congo était un pays souverain qui entendait examiner ces questions à son rythme. Mais cette fois, c’est de nouveau le blocage. Les associations qui s’occupent en Italie des adoptions ont écrit à la Commission des adoptions internationales qui relève de la présidence du Conseil (primature) pour l’appeler à faire quelque chose. Quelques 130 familles italiennes seraient de nouveau en difficulté face à l’administration congolaise qui ne donne pas l’autorisation. Les associations affirment que certaines des familles attendent depuis un peu plus d’un an.

De guerre lasse, la question a fini par débarquer lundi à la séance des interpellations  publiques au parlement. Les députés ont notamment interpellé la ministre Maria Elena Boschi, pour qu’elle les éclaire sur les raisons qui expliquent cet apparent revirement là où Kinshasa s’était engagée à ne plus se montrer réticente. « Quelles mesures urgentes le gouvernement entend-il prendre pour clore rapidement et positivement cette affaire d’importance délicate et douloureuse pour les familles qui attendent leurs enfants lointains ?». C’est la question posée par un député. La réponse est sans doute en cours d’examen, de confection ou d’activation dans les valises diplomatiques entre Kinshasa et Rome.

Lucien Mpama