Les immortelles chansons d’Afrique : « Chanta Bouita» de Mwana Zama

Vendredi 16 Octobre 2020 - 14:04

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Chanteur et excellent compositeur de l’orchestre « Les Techniciens », Mwana Zama a connu la gloire avec plusieurs titres dont l’inaltérable « Chanta Bouita».

En 1973, quand sort cette chanson, l’écosystème musical du Congo Brazzaville est en pleine mutation. D’une part, on assiste à des dislocations d’orchestres et, de l’autre, à des créations de nouvelles formations musicales comme  les Guérilleros, Sékami Staighen, Super Ntémbessa, Super Kwala Kwa, etc. Malgré la prolifération de ces ensembles, « Chanta Bouita » ferra bouger le Congo et le Zaïre.

«To késéni bikolo, to koki té kolingana. Lisumu nyonso wana na bolingo na biso éh Bouita. Chanta Bouita éh, ba komi ndé koméka bolingo na ékolo. Na ko banga, ba yébi été na lingaka yo. Motéma pé molémbi na makambo. Chanti pésa bolingo, na yoka nzoto, Chanta Bouita éh, na lingui yo. Kéba Bouita éh Chanta, to lapa nday. Ndéngué nini na zua nzoto, mwana Zama ba idées éko léka. Ndéngué nini na pupa Nzambé ngai moto mokili ébéti fibo ». « Le fait de ne pas être de la même nationalité constitue un obstacle à notre amour. C’est cela tout le péché de notre amour, eh Bouita. Chanta Bouita, les gens commencent à comparer l’amour avec une nation. J’ai bien peur car ils savent que je t’aime. Aussi, Mon cœur est-il fatigué à cause de tous ces problèmes. Chanti, donne-moi l’amour pour que j’éprouve de la joie. Chanta Bouita je t’aime. Fais attention, il est préférable que nous prêtions serment sur notre amour. Comment puis-je avoir de l’embonpoint, moi fils de Zama, car les idées dépassent mon entendement. Comment puis-je bouger, mon Dieu, moi que le monde a fouetté ».

Ce tube fut enregistré par Firmin Andoche Ntumi à la Socodi (Société congolaise du disque), en format 45 tours, sous la référence DG 249. Selon des sources proches de Mwana Zama,  cet air est une ode à « Chantal Bouity ». L’artiste avait donc transformé ce nom en « Chanta Bouita ». Dans cette chanson, la guitare solo jouée par Robert Massamba-Débat est fascinante. Ses interventions en dialogue avec le chœur font des merveilles. Dommage, on ne le verra plus jouer. En effet, Robert Massamba-Débat nous a quittés le vendredi 6 octobre 2020. Il avait 67 ans. Nous lui rendons un hommage appuyé et déférent.

Dans ce disque, le chœur est composé de : 1re voix (Zama et Ngoma Sylvain), 2e voix (Issanga Toussaint, Teddy Paul Sémi). Guitares : accompagnement,  Rock Mavounia, mi-solo, Clément de foundoux, basse, Odilon Ingani, drum, Sao Charly et Lascony. Notons que l’orchestre « Les Techniciens » fut créé par Rock Mavounia et Robert Massamba-Débat. Ce fut le groupe des élèves du lycée 1er mai de Brazzaville. Il deviendra, en 1975, « Les Chantabouita ».

De son vrai nom Jean de Dieu Zama, Mwana Zama a fait ses armes dans la chorale Sainte-Marie de Ouénzé, dans le 5e arrondissement de Brazzaville. Sa carrière musicale va réellement exploser avec « Les Techniciens ». On soulignera son passage dans le groupe « Nzilamulé » et quelques années plus tard dans « Les Rumbayas », sous la coupe de Loko Massengo. Mwana Zama est décédé le 19 novembre 2014.   

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Mwana Zama

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