Les immortelles chansons d’Afrique : « Laetitia » d’Aurlus Mabélé

Jeudi 23 Juillet 2020 - 19:45

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Porte-étendard de la musique de la République du Congo sur le plan extérieur, Aurlus Mabélé a été le chantre du Soukous. Son album « Africa mousso », sorti en 1986 sous le label Jimmy production, recèle des titres merveilleux, dont « Laetitia ».

Ce morceau est structuré en trois parties. La première est une rumba, comportant des couplets en Lingala et un refrain en français. Ici, l’auteur s’adresse à Laetitia, une Congolaise qu’il a rencontrée à Paris. Il l’aime. Malheureusement, elle doit rentrer à Brazza. La deuxième est un folklore Kongo. Là, le chanteur relate son histoire avec Laetitia. Elle est tantôt Camerounaise, tantôt Gabonaise, tantôt Européenne, etc. Il se pose toujours un problème pour la rejoindre, du fait de la distance. Et la troisième met en avant l’animation. Notons que lors de la célébration de l’indépendance du Bénin, le 2 août 1997, au stade de Cotonou, l’artiste avait mis près de  huit mille spectateurs en ébullition avec ce folklore.

Avec ses multiples concerts, Aurlus a propagé le Soukous dans le monde entier. Ce qui lui a valu le sobriquet de Roi du Soukous. Il faut néanmoins rappeler que le Soukous est, à l’origine, une danse créée par les Bantous de la Capitale. C’est la déformation de secousse. Les premiers pas de cette danse furent exécutés en 1967. C’est cette danse qui a influencé le rythme de la musique congolaise. Le tempo devenait de plus en plus accéléré. C’était l’ère de la rumba Soukous. La chanson « Vévé » de Pierre Mountouari, avec l’orchestre Sinza Kotoko, en 1969, marque l’époque de la valorisation du sébène. Le Soukous s’est ensuite fourré dans le football. En effet, Matongo, le joueur de Diables noirs du Congo sera surnommé Matongo Soukous, tellement que ses feintes faisaient penser à cette danse.

Aurlus Mabélé est à ce jour l’un des rares artistes congolais à jouer des concerts à guichet fermé. Sa musique n’a jamais connu des frontières et a toujours drainé des foules considérables. En 1974, il fait partie de l’orchestre Ndimbola Lokolé avec Mav Cacharel, Jean Baron, Pedro Wapechkado, etc. L’artiste a été le fondateur et le pilier de Loketo, formation au sein de laquelle on trouve des artistes de divers horizons, à savoir Mav Cacharel, Jean Baron, Lucien Bokilo, Jean Claude Djuni (chant) ; Pablo Lubadika, Diblo Dibala, Rémy Salomon, Madoka Mambuz Caen, Briscard, Dolphos Kouadio, Blandin Wapacha, Ntumba Minka, Miguel Yamba, Ngouma Shungu, Dally Kimoko, (guitares) ; Ronald Rubinel, Gilles Crochet-Negrissy, (claviers et synthé) ; A Jean Luc, Ayach (violom) ; Mack Macaire, Ti-Jean, Komba Bello, Awilo Longomba, (percussions). Aurélien Miatsonama, alias Aurlus Mabélé, est né le 26 octobre 1953 à Brazzaville. Il meurt, le 19 mars 2020, à 67 ans. La seule évocation de son nom fait penser au Soukous.
 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

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