Les immortelles chansons d’Afrique : « Together as one » de Lucky Dube

Jeudi 5 Novembre 2020 - 18:15

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Figure du reggae sud-africain, Lucky Dube est considéré comme le digne héritier de Bob Marley. Il a su galvauder ce genre musical dans son pays à travers nombreux de ses titres, notamment « Together as one ».

Cette chanson est classée en deuxième position après « Asimbonanga ». Elle figure parmi les mélodies qui ont secoué le régime de l’apartheid instauré depuis 1948 en Afrique du Sud par le parti  national, dirigé par le pasteur calviniste Daniel Malan. Il faut noter que le terme « apartheid » vient du français «  à part », signifiant séparation en afrikaans, la langue des afrikaners.

C’est sous la férule de Stella Antos, producteur et directeur du label « Gallo South Africa » que ce morceau paraîtra en 1988. Les dégâts causés par l’ampleur du succès de cette chanson ont affermi la notoriété du rasta qui devint le symbole anti-apartheid. Il faut dire que vers le milieu de la décennie 80, plusieurs artistes mondialement connus  se sont impliqués dans la cause de la libération de Nelson Mandela. Ils vont donc composer des chansons aux allures révolutionnaires. On peut citer : Miles Davis avec « Full Nelson » et Tracy Chapman dans « Freedom now ».

Le tube « Together as one », traduit en français, donne plusieurs connotations : « ensemble comme un seul homme », « ensemble comme un seul peuple », « unis comme un seul homme », « unis comme un seul peuple ».

« In my whole life, I got a dream. Too many people hate apartheid. Why do you like it ? Hey you rasta man, hey European, Indian man, we’ve got to come together as one ». « Toute ma vie entière, j’ai fait un rêve où  beaucoup de gens détestaient l’apartheid. Pourquoi l’aimez-vous ? Rastas, européens, indiens nous devons être unis comme un seul homme ».

Cette chanson résume les idéaux de Martin Luther King dans son fameux « I have a dream ». Si les Afrikaners ont choisi la ségrégation raciale comme système de gouvernement, Lucky Dube, à travers ce titre,  optera pour l’unification des peuples : la vision de Nelson Mandela qui consistait à créer une nation arc-en-ciel.  L’artiste plaidera, en outre, pour les Japonais qui ont subi, en 1945, les affres des bombardements atomiques des villes d’Hiroshima et Nagasaki : « Not forgettin the japanesse », « N’oublions pas les Japonais ».

Né le 3 août 1964 à Ermelo, en Afrique du Sud, Lucky Philip Dube entame sa carrière musicale en 1982, une année après la mort de Bob Marley. Lucky Dube décidera alors de prendre sa relève. Il endossera, avec brio,  cette responsabilité jusqu’ à sa mort survenue le 18 octobre 2007. Ses textes étaient empreints de revendication d’amour, de justice et d’égalité. Il fut récompensé par plusieurs prix, notamment celui de l’artiste international de l’année 1996 et réalisa son rêve de chanter avec Ziggy Marley, fils de son idole. Aujourd’hui, sa musique continue de parcourir les quatre coins du monde. Il affirmait que les rastas ne pouvaient jamais mourir et que personne ne pouvait stopper le reggae car le reggae est fort.              

Frédéric Mafina

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