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L’Humour pour promouvoir la Paix et l’Unité

Samedi 16 Avril 2016 - 13:00

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Qu’y a-t-il de commun entre le Gondwana, le Marrakech de Jamel Debouze, le parlement de Mahamane, Gohou et Digbeu, le festival Tuséo de Brazzaville et bien d’autres rencontres ? Naturellement le rire, pour rappeler aussi combien il est une thérapeutique d’envergure pour enrayer un tant soit peu le spleen de nos sociétés dites modernes.

Si pendant trois jours, Abidjan se transforme le temps d’un festival, en une capitale du rire du Gondwana mais aussi en parlement du rire au Palais de la culture, sur le bord de la lagune Ebrié, avec  les meilleurs humoristes du continent et d'ailleurs, qui se succèdent  pour faire rire des réalités quotidiennes et de l'actualité internationale.

Jamel Debbouze, quant à lui, en créant le Marrakech du Rire, ambitionne de faire de son festival « un carrefour mondial de l’humour » pendant que le festival du rire de Brazzaville, Tuseo, continue de chercher ses marques en tentant le  pari des « retrouvailles »

Le rire pour lutter contre la souffrance a particulièrement retenu notre attention et spécialement au Soudan du Sud,  pour ce festival humoristique qui entend promouvoir la paix et l’unité à Juba.

En effet, pour cette première, des centaines de personnes s’y sont réunies le weekend dernier sous le thème du rire pour accueillir et soutenir le festival de la comédie stand-up, organisé avec la Mission des Nations unies au Soudan du Sud. Au programme, de l’humour et de la caricature pour soulager les nombreux traumatismes liés au conflit qui secoue le pays.

Les festivaliers ont marqué de leur présence ce premier festival humoristique du Soudan du Sud dans l’espoir sans doute de voir comment l’humour et la satyre sociale pouvaient contribuer à faire oublier momentanément les atrocités d’une guerre civile qui a fait plus de 50.000 victimes et causé plus de 2 millions de déplacés.

Ainsi donc, devant des centaines d’invités, les principaux comédiens du pays ont caricaturé les étrangers vivant au Soudan du Sud, et souligné les problèmes socio-politiques.

Pour cette occasion, le «  bâtiment de la paix » construit par les Nations unies est spécialement  dédié aux événements culturels, pour permettre aux gens de rire et de se retrouver.

Il est vrai qu’après  deux années de guerre civile au Soudan du Sud, il y a lieu de déplorer le triste bilan d’un conflit opposant l’ethnie Dinka du président Salva Kiir à celle des Nuer du rival Riek Machar, c’est sans doute aussi  l’occasion de mettre un trait sur des souvenirs douloureux pour les nombreux Sud-soudanais.

Si le rire, se présente alors avec cette note d’espoir, et pour certains,  devrait permettre d’oublier ce qui est arrivé, d’oublier les parents perdus, pour d’autres il s’est  également confié la mission d’apporter  du baume au cœur tant pour les Sud-soudanais qu’autres affligés, confrontés à des moments difficiles d’angoisses, qui posent les questions qui fâchent.

Ce festival humoristique, aura-t-il rempli ses missions ? Assurément, au vu de la réaction de nombreux Sud-soudanais qui reconnaissent sa dimension à  promouvoir la paix et l’unité et qui sont impatients de se retrouver pour une prochaine occasion.

 

 

Ferréol Patrick GASSACKYS

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Édition Quotidienne (DB)

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