Liberia: George Weah investi président

Lundi 22 Janvier 2018 - 19:15

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La légende du football George Weah est officiellement devenue président du Liberia, le 22 janvier, en prêtant serment devant des milliers de partisans en liesse et de chefs d'Etat africains, première passation de pouvoirs entre deux présidents élus dans ce pays depuis 1944.

La cérémonie a eu lieu dans le stade Samuel-Kanyon-Doe, une enceinte de trente-cinq mille places bondée en périphérie de la capitale. Lors de celle-ci, le drapeau libérien a été abaissé puis hissé pour marquer la transition avec la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, 79 ans, première femme élue chef d'Etat en Afrique en 2005, face à George Weah.

Le nouveau chef de l'Etat, vêtu d'une tunique blanche, a prêté serment devant le président de la Cour suprême, Francis Korkpor. Une cérémonie qui s'est déroulée en présence  des chefs d'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso; sénégalais, Macky Sall; gabonais, Ali Bongo; sierra-léonais, Ernest Bai Koroma; togolais, Faure Ngassingbé; de la vice-présidente gambienne, Fatoumata Tambajang; et du footballeur vedette camerounais, Samuel Eto'o.

"J'ai passé beaucoup d'années de ma vie dans des stades, mais le sentiment que j'éprouve aujourd'hui est incomparable", a déclaré, entre les rugissements de la foule enthousiaste, l'ancien attaquant de Monaco, du Paris SG et du Milan AC, 51 ans, seul Africain à avoir remporté le Ballon d'or, en 1995.

"Unis, nous sommes certains de réussir en tant que nation. Divisés, nous sommes certains d'échouer", a ajouté George Weah, qui est seulement, après Samuel Doe (1980-1990), le deuxièmeprésident de la plus ancienne république d'Afrique à ne pas appartenir à l'élite "américano-libérienne" descendant d'esclaves affranchis qui y domine la vie politique depuis cent soixante-dix ans.

Accompagné de son épouse Clar et de ses enfants, le nouveau chef de l'Etat a placé son mandat sous le signe de la lutte contre la corruption. "Nous devons y mettre fin. Nos fonctionnaires doivent avoir un salaire décent", a-t-il dit.

George Weah a également lancé un appel au secteur privé, en assurant que "le Liberia est ouvert aux affaires".

Mme Sirleaf, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats, quitte le pouvoir en ayant réussi à maintenir la paix dans ce pays d'Afrique de l'ouest ravagé par de terribles guerres civiles qui ont fait quelque deux cent cinquante mille morts entre 1989 et 2003. Mais son bilan économique et social est moins brillant et l'extrême pauvreté reste répandue dans le pays.

Son dernier acte à la tête de l'Etat aura été la signature, le soir du 18 janvier, d'un décret contre les violences faites aux femmes, incluant une interdiction de l'excision, un texte retoqué par l'Assemblée nationale pour ne pas s'attirer les foudres de l'électorat le plus conservateur.

L'influente sénatrice Jewel Howard-Taylor, élue vice-présidente et ex-épouse de l'ancien chef de guerre et président Charles Taylor (1997-2003), a également prêté serment.

Facile vainqueur du second tour face au vice-président sortant Joseph Boakai, le 26 décembre, George Weah avait été battu lors de l'élection présidentielle de 2005, avant d'être élu sénateur en 2014.

 

 

 

 

 

D'après AFP

Légendes et crédits photo : 

George Weah et Elen Johnson Sirleaf lors de la passation de pouvoir au stade Samuel Kenyon Doe de Monrovia ce dimanche 22 janvier (Issou Sanongo/AFP) L'ancienne star du football africain et mondial a prêté serment devant ses pairs, dont le président Denis Sassou N'Guesso et son homologue togolais Faure Ngassingbé (Issouf Sanogo/AFP) George Weah et sa vice-présidente, Jewel Taylor, ancienne épouse de Charles Taylor (Issouf Sanogo/AFP)

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