Libye : Forte augmentation de la production pétrolière

Mardi 2 Mai 2017 - 13:18

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Pour la première fois depuis 2014, malgré les violents combats qui opposent différentes factions armées en Libye, la production du pétrole principale ressource de la Libye a dépassé lundi la barre des 760.000 barils par jour, indique un communiqué de la Compagnie nationale de pétrole (NOC).

Selon ce communiqué, la Cour des comptes a enregistré en 2016 un déficit record, « le plus bas de l’histoire moderne de la Libye ». 

« La NOC est déterminée à accroître la production puisque c’est le seul moyen d’assurer une croissance des revenus de l’Etat et sauver ainsi l’économie nationale », a dit Moustafa Sanalla, responsable de la « National Oil Corporation » (CNO).

« Les revenus n’ont pas dépassé 8,6 milliards de dinars (5,6 milliards d’euros) alors que les dépenses ont été de l’ordre de 30 milliards de dinars puisés dans les réserves de la Banque centrale depuis 2013 », a-t-il déploré. 

En fin 2014, de violents combats avaient bloqué la majorité des champs et des terminaux pétroliers en Libye, paralysant ainsi la production de l’or noir jusqu’en septembre 2016 avec la réouverture du terminal de Ras Lanouf. Cet arrêt des terminaux pétroliers a coûté au pays plus de 130 milliards de dollars.

« La fermeture des ports pétroliers a coûté plus de 130 milliards de dollars à la Libye. Nous allons augmenter la production doucement, et j’espère que nous pourrons atteindre notre objectif d’une production nationale de 1,1 million de barils par jour d’ici le mois d’août », a indiqué Moustafa Sanalla. 

En Libye, les hydrocarbures fournissent 80% du PIB, 95% des revenus d’exportation et 97% des revenus gouvernementaux. Le pays aurait perdu 70 milliards de dollars en revenus potentiels. Ce pays est donc très riche en hydrocarbures. De ce fait, la Libye se place successivement au premier et cinquième rang africain pour les réserves de pétrole et de gaz.

Dans son rapport d’octobre 2016 sur la Libye, la Banque mondiale avait tiré la sonnette d’alarme. En effet, tous les indicateurs économiques sont au rouge : inflation galopante, crise de liquidité, délabrement des infrastructures etc. Comme d’habitude, l’institution de Bretton Woods avait suggéré à la Libye d’adapter des ajustements structurels importants pour garantir la stabilité des équilibres macroéconomiques et améliorer le bien-être des citoyens. Une recette bien connue par plusieurs pays africains.

Toutefois, les tares de l’économie libyenne relèvent d’une dépendance aux hydrocarbures, accentuées par une fragilité des institutions nationales. La reprise de la production et des exportations pétrolières est nécessaire pour remettre en l’état une économie agonisante et rassurer une population éprouvée par l’instabilité politique et sécuritaire depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Avant, la Libye produisait 1,6 million de barils par jour.

Yvette Reine Nzaba

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