Libye : les forces du général Haftar mènent des offensives contre les islamistes

Mardi 25 Novembre 2014 - 16:32

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L’armée libyenne, appuyée par des hommes armés fidèles au général Khalifa Haftar, s’est lancée depuis mi-octobre dans une guérilla, en vue de reprendre  Benghazi et Tripoli qui sont tombées entre les mains des islamistes en juillet dernier.

Les combats se poursuivent entre les deux camps alors même que les forces du général Khalifa Haftar mènent des offensives à l’ouest de Tripoli ainsi qu’à Benghazi dans l’est du pays pour tenter de reconquérir ces deux plus grandes villes libyennes. Et selon plusieurs sources concordantes, un avion a tiré deux missiles sur l’aéroport de Mitiga, contrôlé par les milices de Fajr Libya, qui sont hostiles au gouvernement reconnu d’Abdallah al-Theni. L’attaque a été revendiquée par les forces loyales au général Khalifa Haftar, appuyées par celles du gouvernement du Premier ministre d’Abdallah Al-Theni reconnu par la communauté internationale. Une ville clé dans l’ouest du pays aurait été ainsi reprise par des milices progouvernementales alors que depuis la reprise de  ces combats il y a un mois, au moins 356 personnes ont été tuées, selon des sources médicales.

Lors de la reprise de ces combats, le Général Haftar avait revendiqué des raids aériens menés à Tripoli contre les miliciens de Fajr Libya mais ces derniers avaient accusé l’Egypte et les Emirats arabes unis d’être derrière ces frappes.

Réagissant aux dernières frappes aériennes qui ont visé le seul aéroport encore en service à Tripoli, le Premier ministre du gouvernement auto-proclamé, Omar Al Hassi, a annoncé qu’il est forcé de s’engager dans une guerre qu’il a promis de gagner. Il a déclaré que ses autorités sont confrontées à un ennemi qui dispose de beaucoup d’armes et du soutien des puissances régionales.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, des factions politiques rivales - y compris les milices qui ont refusé de se dissoudre - se battent les uns contre des autres pour le contrôle de la Libye. Résultat : les autorités de transition ont échoué à asseoir leur emprise sur un nombre de milices, notamment islamistes, qui font la loi en Libye, un pays actuellement plongé dans le chaos. D’ailleurs Tripoli, la capitale, était tombée aux mains de Fajr Libya, une coalition de milices de l’ouest du pays, qui en a chassé les milices rivales de Zentan et installé un gouvernement parallèle. Gravement endommagé dans ces combats, l’aéroport international de Tripoli avait dû être fermé et la base militaire de Mitiga, dans l’est de la capitale, avait alors été ouverte au trafic civil. C’est donc du fait de ces violences que le gouvernement et le Parlement reconnus internationalement se sont réfugiés dans l’est du pays, loin de la capitale.

Rappelons que Benghazi est le berceau des manifestations de 2011 qui ont conduit au renversement de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. La ville a fait face à une tragique escalade de la violence et est devenue une importante base des extrémistes en Afrique du Nord depuis que l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye y a été tué en 2012.

 

 

Nestor N'Gampoula