Libye : l’opération Irini pleinement opérationnelle

Jeudi 22 Octobre 2020 - 13:58

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Engagée dans l'opération européenne de contrôle de l'embargo sur les armes et le pétrole, la frégate anti-sous marine française, Latouche Tréville (D-646) , vient d’effectuer ses deux premières visites à bord des navires, signale le QG de l’opération Euravfor Med Irini à Rome. Un Grec a pris le commandement de l'Opération. 

Concrètement, c'est une opération « capable d’entreprendre toutes les actions nécessaires pour accomplir son mandat», notamment l’arraisonnement de personnes suspectes de violer l’embargo qui font preuve de comportements peu coopératifs ou opposés. L’opération Irini dispose désormais de trois navires militaires: le Carlo Margottini (Italie), qui abrite le commandement de la force, le Hamburg (Allemagne) et le Limnos (Grèce).

Un navire français viendra s’ajouter, en relais, d’ici à quelques semaines, a-t-on appris. Côté aérien, on a toujours quatre avions fournis par le Luxembourg (SW3 Merlin III), la Pologne (Antonov Bryza 28B1R), la France (Falcon 50) et la Grèce (Embraer 145), plus un drone italien de type Predator. Des moyens aériens et navals français et italiens peuvent, au besoin, être mis à disposition. Ce qu’on appelle « des moyens associés ».

Ainsi, des navires militaires européens ont bloqué, récemment, au large de la Libye, un tanker norvégien affrété par les Émirats arabes unis, pris en violation de l’embargo international.

C’est la première fois qu’un navire est arraisonné en pleine mer en violation de l’embargo (du moins par l’opération Eunavfor Med Irini). Et la première fois également que les Allemands effectuent une ‘action de force’ dans ce cadre. Cette opération vient parfaitement illustrer l’équidistance de la nouvelle opération européenne qui intervient sur les violations de l’embargo des deux côtés , à l’ouest (camp Sarraj) comme à l’est (camp Haftar) de la Libye.

Une opération assurée par le Hamburg

L’opération s’est produite à « sept heures du matin dans les eaux internationales, à 150 km au nord de la ville libyenne de Derna (Cyrénaïque) ». Sur ordre de l’amiral italien Ettore Tocci, la frégate allemande Hamburg a alors bloqué « l’accès aux eaux territoriales libyennes » du Royal Diamond 7, indique l’opération Eunavfor Med Irini dans un communiqué. Une opération effectuée avec le soutien du navire-amiral italien ITS Carlo Margottini.

NB : C’est l’équipe d’arraisonnement allemande, héliportée avec l’engin de bord du Hamburg, qui est montée à bord du tanker.

Les Émirats arabes unis dans la ligne de mire

Ce tanker - propriété norvégienne, battant pavillon des Iles Marshall (1), géré par une société singapourienne, mais affrété par les Émirats arabes unis-, est soupçonné d’avoir violé l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. Les Européens ont opéré « sur la base d’informations fournies par le groupe d’experts des Nations unies sur la Libye, qui ont mis en évidence la nature suspecte de cette cargaison ».

Changement à la tête du commandement de la force navale au large de la Libye

Par ailleurs, l'Europe a changé le chef de son commandement. L'amiral italien Ettore a cédé le pouvoir de la force maritime européenne de contrôle de l'embargo sur les armes vers la Libye au commodore grec Theodoros Mikropoulos, le 19 octobre.

« Le défi que le Commodore Mikropoulos est appelé à relever est essentiel pour l’accomplissement du mandat que le Conseil de l’Union européenne a assigné à l’opération », a indiqué l’amiral Fabio Agostini, chef de l’opération. Il a souhaité bon vent à tout l’équipage. L’opération Eunavfor Med dispose aujourd’hui de quatre navires sur zone : la frégate grecque Adrias (F-459), la frégate française Latouche-Tréville (D-646), la frégate allemande Hamburg (F-220) et le patrouilleur italien Cigala Fulgosi (P-490).

Cinq avions (italien, grec, polonais, luxembourgeois) sont également engagés, ainsi que le Centre satellitaire de l’Union européenne (SatCen), basé à Torrejon (près de Madrid), qui fournit des analyses d’images satellites.

Au total, 600 militaires sont engagés, venant de 21 États membres. Seuls six pays membres (Grèce, Italie, France, Allemagne, Pologne et Luxembourg) fournissent des moyens opérationnels. Les quinze autres ne participent que par l’envoi de quelques personnels au Quartier général. Ainsi, l’opération a atteint sa pleine capacité opérationale (FOC).

 

 

Noël Ndong

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