Libye : quatre pays réclament la gestion du pétrole par les autorités reconnues

Jeudi 28 Juin 2018 - 13:45

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Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie ainsi que l’ONU ont fait part de leur exigence, dans une déclaration commune rendue publique le 27 juin, après que les autorités parallèles installées dans l’est du pays ont annoncé que certaines installations pétrolières libyennes passaient dorénavant sous leur contrôle.

Les gouvernements américain, français, anglais et italien ont déclaré, dans leur communiqué:« Les installations, la production et les revenus pétroliers de la Libye appartiennent au peuple libyen (…). Ces ressources vitales pour la Libye doivent rester sous le contrôle exclusif de la Compagnie nationale de pétrole, légitimement reconnue, et sous la seule supervision du gouvernement d’union nationale, comme énoncé dans les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». Ils ont estimé que « toute tentative de contourner le régime de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU nuira profondément l’économie libyenne, aggravera la crise humanitaire et sapera plus largement la stabilité du pays », prévenant que « la communauté internationale va exiger des comptes de ceux qui sapent la paix, la sécurité et la stabilité de la Libye ».

Les quatre pays sont dits « très préoccupés » par l’annonce du transfert de contrôle de la gestion du pétrole libyen. Ils ont, par ailleurs, appelé « tous les acteurs armés à cesser les hostilités et à se retirer immédiatement et sans conditions des installations pétrolières avant de faire de nouveaux dégâts ».

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a joint également joint sa voix à celles des Etats concernés pour faire la même réclamation. Dans un communiqué, il a exigé « le retour de toutes les ressources naturelles, leur production et les revenus qu’elles génèrent, sous le contrôle des autorités libyennes reconnues » et appelé à nouveau « à l’unité des institutions libyennes » tout en rappelant « les droits exclusifs de la National oil corporation à exporter le pétrole du pays ».

Pour avoir lancé une offensive en vue de reconquérir le Croissant pétrolier, poumon de l’économie situé dans le nord-est du pays, où ses forces ont repris deux terminaux pétroliers à Ras Lanouf et al-Sedra, l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a annoncé le 25 juin que toutes les installations sous contrôle de ses forces seraient remises à la compagnie pétrolière placée sous son contrôle. Devant cette situation, le gouvernement d’union nationale reconnue par la communauté internationale a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à bloquer « toute tentative de vente illégale de pétrole » par les autorités rivales.

Notons que la Libye est dirigée par deux autorités rivales : le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli et un cabinet parallèle installé dans l’est et soutenu par l’Armée nationale libyenne, force paramilitaire dirigée par le maréchal Haftar. Chacun dispose de sa banque centrale, sa « compagnie nationale » de pétrole et de son agence de presse officielle. Ce qui fait que le pays soit toujours déchiré par des luttes de pouvoir et miné par une insécurité chronique.

 

Nestor N'Gampoula

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