Lire ou relire: " Crise et décadence de l’Afrique noire" de Julien Makaya

Samedi 13 Octobre 2018 - 19:19

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Les versets nègres est le sous-titre du recueil de textes engagés et fort audacieux de l’écrivain congolais .

Julien Makaya ne transige pas avec les travers qui ont freiné le progrès nécessaire de l’Afrique noire. Il s’attaque avec lyrisme et virulence contre les facteurs tangibles qui déshumanisent le cours de l’histoire.

Vingt textes composent son ouvrage de cent trente pages édité cette année à L’Harmattan Congo-Brazzaville. L’ensemble du volume représente un essai riche sur le plan thématique et esthétique.

L’auteur amorce sa réflexion comme animé par une transe incantatoire en vue de conjurer les maux qui pèsent sur son continent. Maudissant tous les auteurs des crimes à l’origine de l’involution de l’Afrique en particulier et du monde en général.

Les négriers et leurs complices, les fascistes, les nazis et les conquérants coloniaux sont visés en première ligne. De même les traitres néocoloniaux qui ont décimé des dignes fils du continent comme Félix Moumié, Emery Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Marien Ngouabi, etc. Des pyromanes qui aujourd’hui se passent pour des défenseurs des droits de l’Homme.

En contraste à ces astres obscurs, Julien Makaya magnifie l’engagement mirifique des personnalités dont l’action a servi à donner un peu de dignité à l’homme noir. Cheik Anta Diop, Théophile Obenga, Tiken Jah Fakoly et Alpha Blondy, défenseurs d’un continent aux prises aux vautours.

Après une évocation épique de Sankara, un dialogue surréaliste est engagé entre le président Marien Ngouabi et Mgr Ernest Kombo sur la situation sociale et morale du Congo. A la manière d’Henri Lopès, Julien Makaya se lance dans la promotion de l’humanisme féminin dans la plupart des textes du recueil avant de chuter, avec une intransigeance proche d’Aimé Césaire, sur des questions fâcheuses, sans toutefois omettre de revaloriser les dix lois du pionnier qui ont forgé sa conscience juvénile.

Il va sans dire que l’auteur confirme l’expression d’une plume audacieuse sous une démarche inédite et fascinante, suscitant des préjugés positifs du critique à la préface, en ces termes : « Bravo à cette plume qui sans langue de bois, aboie sans mordre, mais sonne le cor pour soigner le corps malade de son Afrique natale ! » (p.19).

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre

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