Lire ou relire : "La queue de l’hippopotame" de Sabine Topan

A travers des contes construits autour des procédés linguistiques comme la prosopopée, la métaphore et l’ironie, l’auteure, sous les apparences des animaux, dénonce quelques comportements pervers tels que la malhonnêteté, l’ingratitude, la cruauté, etc.

Dans le premier conte, l’hyène trouve son salut dans la fuite en faisant entorse à la décision communautaire suite à sa défaite face au varan. De cette situation résulte la peur de voir son ombre qui lui rappelle ce « jour fatidique ». C’est pourquoi, elle ne plie jamais ses pattes du devant pour ne plus voir son ombre.

Le deuxième révèle pourquoi la biche-cochonne se pavane à côté du lion sans aucune crainte.  C’est juste parce qu’elle fut au commencement sa nourrice. Jadis, la souris était la mère de tous les animaux. Mais, elle mourut, un jour après avoir mis bas à un lionceau qui doit sa survie grâce à la biche-cochonne qui lui apporte des grillons, après des tentatives avortées des autres bêtes.   

Le troisième conte est celui qui donne le titre au livre. Jadis, l’hippopotame et le cheval étaient des meilleurs amis. « Pour parfaire les animaux à quatre pattes»,  Nouba leur donne une queue. Cette nouvelle se répond comme une traînée de poudre. Le jour du rassemblement et de la distribution, le cheval reçoit une queue qui ne correspond pas à son allure, lui qui veut avoir une belle allure devant sa belle-famille lors de son mariage. Heureusement pour lui, l’hippopotame de « bon cœur » le soulage en lui prêtant la tienne. Malhonnête, le cheval prend la clé des champs avec. C’est pourquoi, depuis ce jour, le cheval ne traverse jamais un fleuve où se trouvent les hippopotames de peur d’être la proie de son créancier.

Ces contes riches en morale se démarquent des contes classiques. La situation initiale et la chute sont un tantinet original. Née au Tchad, Sabine Topan réside en France depuis sa tendre jeunesse.