Lire ou relire : « Le Bourbier » de Gigi Love

Vendredi 2 Août 2019 - 14:11

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Ce titre est une métaphore. Par-là, la nouvelliste exprime une situation difficile aux conséquences dramatiques, dont le héros en est lui-même l’auteur. Il s’agit des pratiques avec effets de boomerang.

À travers cinq nouvelles, de longueur inégale, écrites dans un vocabulaire accéssible, l’auteure dénonce certains vices comme le tribalisme, le meurtre, l’infidélité, la haine, la malhonnêteté, etc. Elle fait aussi la description de certains personnages en mettant en valeur leur caractère, leur rigueur, fruit de leur triomphe dans une société traditionnelle bien organisée mais qui connait un déclin avec la mort de son chef, remplacé par son neveu polygame et inefficace. Par ces êtres de papiers, Gigi Love veut toucher plusieurs lecteurs pour les instruire afin que l’assertion cartésienne « la lecture de tous les bons livres est comme une conversation qu’on a avec tous les hommes honnêtes des siècles passés » trouve son écho.

Chrétien fervent, papa Ako est un gendarme retraité et père de cinq enfants. Il est tribal. Cependant, trois de ses enfants ont pour partenaires des ressortissants d’autres tribus. Ironie du sort.

Lekoko a deux femmes et une ribambelle de marmots. Il est cultivateur, chasseur, célèbre, et le prototype des jeunes de son village. Il est tuteur de son neveu. C’est par ce dernier qu’il va être empoisonné par jalousie. D’où Le meurtrier est sous le toit du défunt.

Elongo est roi et chef de la contrée Mata. À sa mort, son neveu Epadza lui succède mais fait piètre figure. Il est remplacé par Elongo fils, qui va se révéler un brillant roi.

Vino est reçu en ville par sa sœur-mère qui deviendra la gestionnaire de son salaire alors que celui-ci a déjà un foyer. N’y tenant plus, il rend l’âme après une crise gastrique.

Tine est une femme mariée. Elle a des enfants. Face à l’infidélité de son mari, quoique perturbée, elle accepte de vivre avec celui-ci pour sauver ses enfants.

D’origine congolaise, Gigi love est aussi l’auteur de « La traite à l’africaine ».

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre

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