Lire ou relire : " Vents solaires" de Serge Eugène Ghoma Boubanga

Jeudi 16 Mai 2019 - 21:08

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L'œuvre évoque l’effondrement du monde qui laisse le poète dans une angoisse existentielle.

Les vers « Mon père Eugène me disait autrefois : « il n’y a pas de logique en ce bas monde » vois, (…) comme le pays à vau-l’eau s’en va nager dans les cataractes du Djoué », contenus dans le poème "Mathusalem" sont révélateurs de l’esprit qui caractérise le recueil de quarante-neuf poèmes écrits en vers libres et en prose. Aussi y note-t-on une ribambelle de mots qui renforcent cette idée de ruine. La rage, la souffrance, la misère du pays, l’espoir s’étiole. 

Quand la terre qui est l’habitat par excellence de l’homme, quand les vents, le soleil, la pluie et le ciel deviennent ennemis de celui-ci, la vie perd de sens, la mort devient imminente puisque l’homme est redevable à tous ces éléments de la nature. Plus triste encore, les femmes, pourtant fragiles, ne sont pas mises à l’abri de cet état funeste présenté avec génie dans cette poésie.  

Certes, dans les titres " Saint-Valentin" , "Un portrait de ma mère ",  "Les jumelles", le poète exalte la femme, la plupart des tableaux mettent en évidence sa victimisation à travers le rappel de certains événements tragiques de l’histoire du Congo. Surtout le drame du 4 mars 2012 qui complète la liste des misères du pays du poète ; lequel a aussi inspiré des titres comme  "La marcheuse", " Une femme à l’agonie", "Je suis mort ", "On raconte".

La persistance de la misère devient sujet de réflexion du poète qui s’interroge sur l’avenir incertain de la postérité. Alors que la venue au monde de sa progéniture, dont " Céleste", "Les jumelles", est le signe du « bonheur d’un père attendri par deux belles étoiles » qui lui procurent une joie, cependant la peur de voir le futur leur réserver des lendemains lugubres l’angoisse. C’est pourquoi le poète se fait intercesseur pour que le Congo « daigne accorder à ses filles une vie qui plaise à leur cœur jusqu’à l’ultime appel du temps ». Né en 1966 à Pointe-Noire, en République du Congo, Serge Eugène Ghoma Boubanga est l’auteur du recueil de poésie "Derniers silences", publié en 2011.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

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