Littérature : cérémonie de remise du Prix des ambassadeurs

Samedi 20 Septembre 2014 - 8:30

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Le jury des ambassadeurs étrangers accrédités en France, présidé par l'ambassadeur Henri Lopes, a remis officiellement mercredi 17 septembre,  son Prix, décerné cette année à Fabrice Wilhelm pour son ouvrage L’Envie, une passion démocratique au XIXe siècle. La cérémonie solennelle, sous le haut-patronage de l'académicienne Hélène Carrère d'Encausse, a été rehaussée par la participation de nombreuses personnalités parmi lesquelles Yamina Benguigui, Pierre Assouline, Hervé Gaymard, Jean-Marie Rouart et Hervé Bourges.

Mona Makki, maîtresse de cérémonie de cette remise de Prix, dont le jury est présidé par l'ambassadeur Henri Lopes, a salué en lui, le diplomate, homme de lettre et ardent défenseur de la francophonie des deux rives. L'ambassadeur du Congo en France et ses homologues qui composent le jury ont choisi de distinguer cette année non pas deux livres d'histoire mais deux ouvrages de réflexion. Dans sa présentation de l'ouvrage primé, L’Envie, une passion démocratique au XIXe siècle paru en septembre 2013, aux Presses universitaires de la Sorbonne, l'ambassadeur du Salvador, Francisco Galindo Velez, a salué cette étude qui permet de revisiter différents chapitres de l'histoire, de la Grèce antique aux heures modernes, en chaussant des lunettes teintée d'une forte dose de psychanalyse et donc de les découvrir sous une lumière différente. Pour l'ambassadeur Velez, l'ouvrage revèle que l'envie et non la mélancolie est le soleil noir du 19ème siècle. Ce soleil qui ne s'est jamais éteint se trouve au coeur de tous les systèmes sociopolitiques y compris la démocratie.

Dans son discours d'acceptation, le lauréat du Prix, Fabrice Wilhelm, professeur de littérature à l'université de Franche-Comté, a appelé de ses voeux des relations sociales cimentées par l'amitié en lieu et place de  l'envie, à tort confondue avec l'émulation. Celle-ci, mélange d'admiration et de gratitude pourrait être, selon l'auteur, le nouveau terreau des relations humaines. 

Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française et présidente du comité consultatif du prix, a tenu à féliciter les ambassadeurs pour leur qualité de réflexion et leur investissement dans la remise de ce Prix, pour lequel ils doivent remettre sur les livres en compétiton un rapport comparable, selon l'académicienne,  à un rapport de soutenance de thèse. Elle a tenu à avoir un mot de félicitation pour Jean-Noël Jeanneney, mention d'honneur du Prix de cette année, pour son livre La Grande Guerre, si loin si proche paru aux Éditions du Seuil. "Je salue son travail d'historien remarquable sur cette guerre si lointaine et si proche qui a dessiné l'histoire de l'Europe" a déclaré Hélène Carrère d'Encausse.

Le prix des Ambassadeurs a été créé en 1948 par le journaliste Jean-Pierre Dorian. Son  jury, présidé par Henri Lopes, ambassadeur du Congo en France, était composé cette année des représentants de la Suède, de la Pologne, de l'Autriche, du Salvador, de la Roumanie, de la Tunisie, de l'Irak, de l'Espagne, de Monaco, d'Haïti et du Mexique choisis par leurs pairs pour leur  connaissance de la culture française. Les diplomates sont assistés dans leurs délibérations par un comité consultatif présidé par Hélène Carrère-d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, Jean-Marie Rouart, académicien, et Éric Roussel, écrivain et journaliste.

Le prix des Ambassadeurs récompense un ouvrage historique ou politico-historique. Parmi les lauréats du prix, on peut citer Antoine de Saint-Exupéry, Simone Weil, Raymond Aron, Henri Troyat, Alain Decaux ou encore Dominique de Villepin.

Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

L'ambassadeur Henri Lopes, président du jury du Prix des ambassadeurs, remet son Prix à Fabrice Wilhelm, pour son ouvrage L’Envie, une passion démocratique au XIXe siècle, paru en septembre 2013, aux Presses universitaires de la Sorbonne (crédits Adiac)