Littérature : l’ouvrage « La famille africaine » d’Emile Gankama présenté et dédicacé

Samedi 2 Février 2019 - 14:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'ouvrage de quatre-vingt-dix-neuf pages, paru en janvier dernier aux éditions Les lettres mouchetées, Paris, est un appel à la prise de conscience des Africains. Il a été présenté devant un parterre d’hommes de lettres, le 1er février, à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville.

Dans "La famille africaine", Emile Gankama aborde les différents aspects de l'actualité en essayant de replacer la problématique dans le contexte holistique de la construction de la famille africaine depuis les origines, l’esclavage, la colonisation, les indépendances.

Critiquant l’œuvre, Florent Sogni Zaou s’est appuyé sur l’avant-propos, indiquant qu’au sens large du terme, la famille représente l’ensemble des personnes descendant d’un auteur commun, rattachées entre elles par le mariage et la filiation. La famille revêt ainsi une dimension complexe du lien qui unit les hommes entre eux dans la société.

Emile Gankama s’est référé à la famille africaine pour la place qu’elle occupe dans les consciences, son influence sur les structures institutionnelles étatiques et aussi son inclination à accaparer l’un de ses membres quand il est promu à un poste de responsabilité. « Je pose la question de savoir si, telle qu’elle se conçoit, la famille africaine ne fait pas obstacle à l’épanouissement des Etats africains. Je ne déplore pas son dynamisme quantifiable au nombre chaque jour croissant des hommes et des femmes qui la composent », a-t-il expliqué. Le débat porte ainsi sur la représentation que chaque membre de la famille garde des notions de travail, de partage et aussi de la sanction en tant que valeurs primordiales du bien-être collectif.

Dans sa lecture para textuelle, le Pr André-Patient Bokiba a déclaré qu’en regardant le livre d'Emile Gankama, la couverture a attiré son attention, estimant qu'il y a toujours un lien symbolique entre le titre et la couverture d'une oeuvre. Pour le cas de "La famille africaine", la couverture comprend un cercle à l’intérieur duquel il y a une série de neuf masques. Ensuite, une carte d’Afrique sur un fond rouge sans aucune limite géographique ni distinction. C’est ça qui caractérise l’entité africaine, a dit le Pr André-Patient Bokiba, faisant observer que sur cette couverture, il y a également une dame, apparemment jeune et moderne. Que peut vouloir dire ce mélange entre antiquité illustrée par les masques et modernité définie par la femme, s’est-il interrogé, avant de répondre qu'il s'agit peut-être de la nature de bipolarité entre l’espèce africaine à travers le temps car, il y a deux axes : une situation ancienne et une situation moderne, cette femme sur la couverture ayant un regard vers l’horizon, un regard interrogateur, un regard muet.

Quant au titre, le Pr André Patient-Bokiba a pensé qu’il y avait une certaine forme d’outrance. L’Afrique, a-t-il signifié, est un continent assez grand qui, du point de vue anthropologique, suppose qu’on ne puisse pas le ramener à une chose commune. Un titre comme celui de cet ouvrage est celui d'une thèse. En ceci que les recherches scientifiques sur différents aspects aboutiront certainement à cinq cents, six cents voire mille pages pour doter à la famille africaine une représentation entière. Certainement pas en cent pages mais c’est tout à fait intentionnel pour l’auteur.

Aussi, a-t-il poursuivi, il était audacieux pour Emile Gankama de parler de famille africaine, tant il y a des cultures africaines, des cultures différentes à l’intérieur même d’un pays. Mais, au-delà, le Pr André-Patient Bokiba a reconnu qu'il y avait une espèce de destin de communauté de l’Afrique. Et c’est cela qui fait l’originalité de la démarche d'Emile Gankama dans son ouvrage. L’Afrique ici est perçue de manière indifférenciée. Pourtant l’Afrique comme famille existe. La question primordiale qui est posée par l’auteur est celle de savoir comment arrimer le berceau de l’humanité à la modernité sans en aliéner les fondements vitaux prenant en compte la famille en tant qu’identité centrale.

Les Africains doivent être fiers de ce qu’ils sont

Emile Gankama, à son tour, a indiqué que le message essentiel de ce livre appelle les Africains à être fiers de ce qu’ils sont. « Peu importe notre pays, soyons fiers de l’être. Ce n'est que de la sorte que les autres peuvent être en mesure de nous accepter ou de nous rejeter », a-t-il conseillé.

Pour que l’Africain soit en mesure de se tenir devant d’autres peuples, il doit aussi avoir quelque chose à donner, a indiqué l'auteur, estimant que l’histoire de l’Afrique confère aux Africains un statut commun. Il a souligné que la famille biologique perd aujourd’hui toute sa valeur à cause de toutes les mutations qu’endurent les générations au fil du temps. Ainsi, la famille africaine est à ressouder à travers les élans de solidarité et grâce au travail.

Notons qu’Emile Gankama, né au Congo Brazzaville, est journaliste, diplômé en sociologie. Directeur des rédactions du quotidien « Les Dépêches de Brazzaville », il est, par ailleurs, l’auteur de plusieurs ouvrages. Son quatrième essai, "La famille africaine", est disponible à la librairie Les Dépêches de Brazzaville et vendu à quatorze euros, soit environ 10 000FCFA.

Bruno Okokana & Merveille Atipo (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Emile Gankama répondant aux questions sur son ouvrage, entouré du Pr André-Patient Bokiba et du critique littéraire Florent Sogni Zaou Photo 2 : Emile Gankama dédicaçant son livre

Notification: 

Non