Littérature : « Tout sauf ça... » présenté au public

Mardi 7 Juillet 2015 - 20:30

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L’ouvrage d’Abraham Ibela Ndonghasseinguet, est un récit de théâtre qui traite des questions de résolution de conflit, débouchant souvent sur le phénomène de sorcellerie. Préfacé par l'écrivain Emile Gankama, l'ouvrage a été présenté recemment dans la salle de conférences de l’hôtel de ville de Brazzaville.  

« Tout sauf ça … » parle d’Antoine, un  semi lettré, qui vit par mimétisme, conformément aux récits et à ses lectures sur l'occident, enfreignant ainsi les valeurs et traditions de son village, Otsendé. Ce comportement néfaste et déviant le conduit à une relation amoureuse avec Annie, sa demi-sœur, qui aboutit à une grossesse incestueuse. Il subit alors la colère des esprits et des ancêtres et tombe gravement malade, car tout lui est permis, sauf enfreindre à la tradition...

Présentant l’ouvrage d’Abraham Ibela Ndonghasseinguet, Dieudonné Moukouamou-Mouendo, enseignant à la faculté des lettres et des sciences humaines (Flsh) de l'Université Marien-Ngouabi, a dit que « Tout sauf ça… » condamne les mauvaises pratiques qui gangrènent la nouvelle génération pour laquelle tout ce qui est ancien et traditionnel est mauvais et que tout ce qui est bien c’est la civilisation moderne importée de l'occident.

Dans le  récit de l'ouvrage, Antoine nie les réalités sociales et remet en cause tout ce qui se fait de façon traditionnelle, parce quil prétend être devenu un blanc. En réalité, l’auteur à travers ce personnage, aborde la lancinante question de  conflit de génération non seulement  dans l'espace Mbochi, mais dans toute la société congolaise.

Pour Dieudonné Moukouamou-Mouendo. « « Tout sauf ça … » est une très bonne œuvre, une pièce qui respecte les principes du théâtre. L'ouvrage met à nu les capacités de l’auteur à dramatiser. Il parle des faits réels, même les personnages sont réels, bref, il parle de la réalité pour tendre vers la fiction, ce qui prouve son talent de dramaturge. L’écriture est très bonne, la langue est bonne. C’est donc un auteur à lire ».

Prenant la parole, l’auteur a dit qu’avec l’évolution des choses, notamment la mondialisation, les choses devraient bouger, parce que l’échange des cultures permet à certains jeunes de prendre conscience du mal qu’ils commettent, faisant allusion entre autres aux crimes crapuleux perpétrés par ces derniers, notamment dans les villages.  Heureusement, reconnait l'auteur certains jeunes commencent à comprendre qu’ils ont causé du tort, et que l’école était la meilleure solution pour acquérir une bonne instruction .

« A travers cette scène, j’ai voulu démontrer comment la sagesse africaine règle les problèmes. Il est apparu que les familles paternelle et maternelle d'Antoine l’acteur principal,  qui s'accusaient mutuellement  allaient s’entretuer. Heureusement qu'au Mbongui, Okandza, le notable à régler le problème en les envoyant vers le célèbre féticheur Isselé Otembé  qui a finalement trouvé une solution », a déclaré Abraham Ibela Ndonghasseinguet.

Répondant à une question sur la sorcellerie, l’auteur a dit que c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose, prenant l'exemple d'un guérisseur du « Mwanza » qui retourne le sort à un individu. En ce moment-là, dit - il,  la sorcellerie devient négative, alors que cette science peut être qualifiée de positive quand le même guérisseur soigne un malade.

L'enseignant de littérature africaine à l’Université Marien Ngouabi et critique littéraire, le Pr André-Patient Bokiba, également  présent à la cérémonie, ne s'est pas abstenu d'adresser  des félicitations à l’auteur. « Cet ouvrage présente une dimension anthropologique tout à fait évidente. Il traite des questions de résolution de conflit, de sorcellerie. La dramaturgie de ce livre puise son inspiration dans un côté biographique. Quelqu’un qui lira cet ouvrage sans avoir été dans cette salle ne saura pas qu’il y a là-dedans des aspects qui puisent leurs origines dans la vie de l’auteur. Il y a également le côté sociologique qui est important », a- t- il  reconnu.

L'ouvrage est vendu à 13,30 € soit environ 8.500 FCFA.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: l’ouvrage d’Abraham Ibela Ndonghasseinguet Photo 2 : Abraham Ibela Ndonghasseinguet

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