Littérature : "Tremblement de terre au ministère des affaires alimentaires" présenté au public

Samedi 24 Mars 2018 - 11:22

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L'ouvrage de Pierre Ntsémou, publié depuis 2014 aux Éditions Publibook, a été présenté le 17 mars, au Centre d'art contemporain les Ateliers Sahm, à Brazzaville, en présence de plusieurs férus de lettres et de l'écriture.

 

 

 

 

 La cérémonie a eu pour modérateur l'écrivain Willy Ngom tandis que la critique de l'oeuvre a été faite par Emeraude Kouka. Tremblement de terre au ministère des affaires alimentaires est une comédie en cinq actes parlant des denrées alimentaires et du marché. L’ouvrage évoque la sous-jacente sentence suggérée par Jean de la Fontaine dans la fable Le Milan et le rossignol, « ventre affamé n’a point d’oreilles ».

Au vrai, il s'agit d’une hausse généralisée et persistante des prix des denrées alimentaires que décrient des personnes indigentes comme Mouhouélo ou que banalisent des nanties comme Kissina (Acte I, Scène 2).

L'inflation a vite fait de susciter une émeute populaire menée par les brebis vendeuses, premières impliquées dans le négoce de marchandises (Acte III, Scène 4). Et l’État de préconiser une médiation (Acte III, Scène 3). Le gouvernement sera remanié (Acte IV, Scène 2) et très vite le pot aux roses découvert: tout est né d'un énorme complot entre Kintsia et Kimbou (Acte V)."

Pour le critique littéraire, Emeraude Kouka, « ce qui frappe dans l'œuvre de Pierre Ntsemou, c'est d'abord son écriture ampoulément construite page après page, on retrouve des homophones, des paronomases, des assonances, des paréchèmes, un semblant de rime (pages 156, 157 et 182) et des digressions discursives, étouffant parfois la diégèse, rendant parfois le propos surérogatoire. Néanmoins, la bigarrure fait du texte une juste restitution de la musique, donc le rend poétique ».

L'écrivain Pierre Ntsemou est, selon le modérateur, avant tout enseignant de français et de littérature. Sur l'échiquier littéraire congolais, il est réputé comme un orfèvre de l'écriture et un magicien du verbe, pour ses tournures langagières qui témoignent d’une rhétorique hors du commun. Il se rapproche, suivant le ressenti du critique, toutefois de ses contemporains que sont, entre autres, Ernest Bompoma, Edouard Kali Tchikati, Jessy Loemba et Virginie Awe, par le choix d'un espace fictif, d'un temps indéterminé, a priori situé dans la première décennie du XXIe siècle ou la dernière du XXe, d'une corrosive satire politique et d'une anthroponymie et bien d’autres éléments du langage renvoyant au sociolecte congolais. Signalons que la séance a connu la participation de plusieurs écrivains et lecteurs expérimentés qui ont reconnu l'aspect élitiste, tout de même esthétique, de la plume de l'auteur.

Aubin Banzounzi

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