Littérature : trois recueils de poèmes d’Yvon Lewa-Let Mandah présentés au public

Dimanche 12 Août 2018 - 11:00

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Les ouvrages ont été dédicacés, le 10 août, à la Librairie les Manguiers des Dépêches de Brazzaville.

 Les trois recueils, notamment "Tout ou rien", "L’Ailleurs" et "Mon patron n’est pourtant pas un blanc" ont été lus respectivement par les écrivains Florent Sony Nzaou, Alphonse Chardin Nkala et Pierre Tsemou.

 Florent Sony Nzaou  a indiqué que dans " Tout ou rien", l’auteur dénonce des antivaleurs et prône l’amour agapè, désintéressé, sans frontière. Yvon Lewa-Let Mandah aborde dans ce livre de quatre-vingt-neuf pages les questions liées à l’égalité de sexes, la guerre, le terrorisme et la politique.

« Tout ou rien », c’est les noms de trois personnages, monsieur « tout », madame ou et monsieur « rien ». Pour Florent Sony Nzaou, avec cette pièce c’est la mort déclarée de certaines basasses de ce monde comme le tribalisme, le régionalisme, l’injustice, pourquoi pas le parti pris.  L’auteur invite donc les occupants de la terre, tout ce qui ont un mot à dire dans ce monde à l'amour.  Les trois personnages de ce livre chantent l’amour, l’amour qui se préoccupe de tout, qui bannit la discrimination, octroie l’hospitalité, fait montre de tolérance; l'amour qui repousse le mal, qui fait le bien, l’amour et tout ou rien.

Ce livre, a conclu le critique Florent Sony Nzaou,  mérite d’être lu car il dénonce les antivaleurs tout en donnant la place aux valeurs.  L'auteur fait une démonstration de son désir de construction de monde où ne règne que l’unité nationale, un monde juste, dans lequel tout le monde s’accepte sans regarder ni à gauche ni à droite, un monde dans lequel tout un chacun peut crier d’une seule voix vive le monde.

Alphonse Chardin Nkala, directeur départemental du Livre et de la lecture publique de Pointe-Noire, écrivain, est intervenu sur le livre "L’Ailleurs ", un recueil de quarante poèmes comptant quatre-vingt-cinq pages, édité en avril 2018 aux éditions LMI et préfacé par Boniface Mongo Mboussa. Pour lui ,  trente-deux sur quarante des textes de ce livre sont illustrés, pour la plupart, par des photos de l’auteur seul ou accompagné par quelques gens illustres des lettres du Congo mais il y a aussi les photos où l’auteur est accompagné d’autres gens peu ou pas du tout connus. Lewa Let associe dans son livre la poésie et l’image. "L’Ailleurs" est une œuvre double qui exige et peut développer des compétences à la fois de lecture littéraire et de lecture d’images.

« L’Ailleurs » contient des textes d’une très grande qualité, parce que ce n’est pas tout le monde qui arrache la signature de ces grands messieurs de lettres africaines, a signifié Alphonse Chardin Nkala. Parler de l’ailleurs, a-t-il dit, conduit à l’altérité, c’est-à-dire à cet autre endroit qui n’est pas ici, cet autre lieu différent de celui dans lequel on se tient.  « Ce n’est pas ici, c’est au-delà du fleuve Congo, c’est au revers de l’océan atlantique, c’est à l’autre version de la tour Mayombe, ce n’est pas ici, c’est hors de nos frontières, c’est outre-mer, c’est au lointain, ce n’est pas ici, c’est au pied de la tour Eiffel, c’est au bord de la seine, c’est bien là-bas, ce n’est pas ici », écrit Yvon Wilfriede Lewa-Let Mandah.

Dans ce livre, l’ailleurs est loin de constituer un motif de dépaysement, plutôt que l’auteur on est obsédé. Il dit, à la page 13, « l’appétit de l’ailleurs m’obsède » et ajoute « l’ailleurs m’attend à la sime de la pyramide». Il se dégage donc, selon le critique Alphonse Chardin Nkala, non seulement une certaine allégresse mais aussi une détermination dans l’attitude de l’auteur qui écrit:« J’irai à la découverte de l’ailleurs bon gré malgré, je parviendrai au bout du tunnel, là-bas l’ailleurs m’attend ».

Ce livre est un vrai ailleurs. Avec cet ouvrage,  on voyage parce que l’ailleurs de l’autre est un ailleurs, conclut Alphonse Chardin Nkala. 

Dans « Mon patron n’est pourtant pas un blanc », un ouvrage de cinquante pages, Pierre Tsemou a démontré que l’auteur le peint en trois tableaux et douze personnages se succèdent dans cette œuvre.

Le livre relate l’histoire d’un homme riche qui se prend pour un blanc avec le complexe de la couleur de la peau, manque du respect à son domestique qu'il prend pour une sale vermine, un pauvre nègre. Ce dernier va jusqu’ à maudire ses propres géniteurs pour le crime de l’avoir engendré avec cette peau de nègre. Il les repousse comme des vulgaires mendiants et les fait chasser par son domestique, déclarant de ne plus porter le patronyme de son père et ayant désormais la nationalité française. Après tous ses mauvais comportements, une série de malheur tombe sur lui et ne sait plus où donner de la tête.  

Après avoir décortiqué ce recueil, Pierre Tsemou prodigue quelques conseils en ces termes : on ne peut se défaire de sa nature ou la nature humaine ne s’aurait s’accommoder des emprunts extérieurs à notre être. Le complexe du pigment est le générateur de l’aliénation culturelle. L’aliénation culturelle est fille de reniement de son identité, ...

Cette cérémonie de didicace été organisée par le Pen centre Congo Brazzaville, la Librairie les Manguiers, l’Association culture elongo, Prix des cinq continents.  Elle s’est déroulée en présence de la directrice générale des Arts et des lettres, Mireille Elion Opa; du directeur général du Livre et de la lecture de Brazzaville, Claure Kombo, et des différents écrivains.

Yvon Wilfriede Lewa –Let Mandah est dramaturge, poète et essayiste, metteur en scène, directeur artistique de la Compagnie autopsie théâtre.  Il est aussi auteur de deux recueils de poèmes, "Apocalypse" et le "Jalon". Yvon Wilfriede Lewa –Let Mandah est récipiendaire du prix international de poésie Tchicaya-Utam si de 2001et 2003 ainsi que du prix tchikounda de meilleur écrivain.  Il a représenté en 2017 le Congo et l’Afrique centrale au 35e congrès de l’Institut international de théâtre en Espagne dont il en est le président national au Congo.

Signalons qu'un hommage a été rendu, à l'occasion, au poète Léopold Pindy Mamonsono.

 

 

 

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

L’auteur dédicaçant ses œuvres; les trois recueils de poèmes d’Yvon Lewa-Let Mandah/ Adiac

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