Littérature : un « Héros sans gloire » face aux critiques littéraires

Dimanche 19 Octobre 2014 - 5:00

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Publié aux Éditions L’Harmattan-Congo, ce livre de Joseph Onongo-Ébanza est un recueil de sept nouvelles qui alerte les hommes politiques africains sur les conséquences amères des conflits armés qui déchirent le tissu social dans plusieurs États du continent. Il est considéré comme un cours de sagesse par des écrivains et critiques littéraires congolais. C’est un appel à la fraternité

De La Rwandaise en bleu et blanc à La Nouvelle Vie de M. le ministre en passant par Une veuve si convoitée, tous ces textes évoquent les horreurs de la guerre. Les Guerriers sont ici les miliciens qui brillent par des exactions qui soulèvent la réprobation générale. Par ailleurs, tous se sont enrichis, de façon évidemment illégitime. Bref, ce sont des héros, à leurs propres yeux et aux yeux de leurs admirateurs, mais…  

Les soixante pages que contient ce livre, qui a été vivement débattu par les critiques à la préfecture de Brazzaville, bien que peu nombreuses, relatent des faits préoccupants. Ce recueil de nouvelles est donc l'arme de Joseph Onongo-Ébanza qui déclare la guerre aux « faux » héros. Des hommes dont l’action n’est guère reconnue publiquement, et qui à tort se disent auteurs de hauts faits.

« Le titre fait référence à ces guerriers qui se sont illustrés pendant la guerre et proclamés héros, alors que les civils ne l’entendaient pas de cette oreille. Certes, aujourd’hui, les passions se sont apaisées, les plaies refermées, mais il faut lancer ce cri d’alarme de plusieurs manières. Moi, j’ai opté pour la nouvelle. Par ce modeste ouvrage, j’emmène le lecteur à se révolter et à chercher la voie de la concorde, de l’unité nationale… Mon livre est une fiction, pas un traité politique de notre pays. C’est un cri d’alarme contre les guerres civiles en Afrique. Je dépasse la réalité qui m’a inspiré », explique l’auteur.

Joseph Onongo-Ébanza, grand analyste des faits de société, affirme que la guerre fait sombrer les hommes au point d’oublier les amitiés pour céder à  la haine (Cf page 52 : « Les ennemis de l’homme sont dans sa maison. ») L’auteur et son livre ont été adulés par les critiques, à l’instar de l’écrivain congolais Aimé Éyengué : « Ce livre est un livre de guerre. La guerre est un briseur de rêves (Cf page 55: déchirement à Boundji), mais se termine avec une note d’espoir. Joseph est partisan de la paix. Pour ceux qui lisent la Bible, ils savent que Joseph était un réconciliateur. »

Le président de l’Union nationale des écrivains, artistes et artisans du Congo, Henri Djombo, a applaudi la venue de Joseph Onongo-Ébanza dans le cercle des hommes de plume et la thématique abordée dans son premier ouvrage. « Il est bébé, il est jeune. Alors, il faut l’applaudir. J’ai cru entendre un hymne de paix. Il faut faire comprendre à un pays comme le nôtre qu’il faut savoir tirer les leçons de nos douleurs communes pour que chacun se comporte mieux pour soutenir le mouvement de paix. Certains ont la mémoire courte. Ceux qui ont été des “zéros”, mais les héros de leurs gangs, nous ne devons pas les encourager. Ils ont pillé les magasins, les maisons. Ceux qui oublient, travaillent pour faire revenir la guerre, ce sont des zéros », a souligné Henri Djombo.

Bruno Okokana