Livre : Giscard Kevin Dessinga publie « Lettre ouverte à l’Afrique soixantenaire »

Lundi 2 Novembre 2020 - 12:05

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Dans cet ouvrage de quatre-vingt pages paru aux éditions L’Harmattan, Giscard Kevin Dessinga interpelle les pays africains à maitriser le présent, mieux préparer l’avenir devant un passé manqué.

C’est par un dicton que l’auteur dit avoir appris de son père que s’ouvre ce livre : « Je préfère la franchise-sincérité du piment à l’hypocrisie-duplicité du sucre ». Comment maîtriser le présent et préparer l’avenir si l’on ne sait pas scruter le passé, en examiner courageusement et objectivement les grands rendez-vous manqués, pour en tirer des leçons de vie ? C’est dans ce contexte que l’auteur a osé l’exercice dans « Lettre ouverte à l’Afrique soixantenaire, bilan subjectif d’une gouvernance au subjonctif ».

 À cœur ouvert, l’auteur s’adresse à tous et à chacun : au peuple, aux gouvernants, aux intellectuels, aux journalistes, à l’armée, aux enseignants, aux parlementaires, aux magistrats, à ceux qui ont épousé la cause de l’Afrique…

L’auteur croit dur comme fer que c’est le moment de l’Afrique, à condition de saisir cette opportunité historique. « Le passé, notre passé a été ce qu’il est. On n’y peut rien. Toutefois, l’heure du changement a sonné. Le mot d’ordre est donné : relève-toi et réveille-toi Afrique. Et la politique dans tout ça ? Ceux qui sont appelés à gouverner les États doivent redécouvrir le sens du bien commun et du service pour pouvoir discerner dans l’actuel (le contingent et l’inachevé) les lignes de force par lesquelles l’humanité est en train de se créer un avenir », écrit l’auteur.

Ajoutant : « En scrutant avec du recul et sans faux-fuyant notre passé, tragique et notre présent, déprimant, on peut voir, avec clairvoyance, quelles sont les forces actives sur lesquelles l’action humaine peut s’appuyer. Ainsi, attentive aux possibilités actuelles, l’Afrique doit passer du “temps chronologique” au “temps logique” pour oser combler son retard historique. Mieux, l’Afrique doit s’emparer de la puissance du “temps logique” pour essayer, tant soit peu, de récupérer le “temps perdu”. »

En effet, les soixante ans d’indépendance de la plupart de pays africains sont pour Dessinga une occasion unique, précieuse et favorable d’interroger l’histoire, avec les lunettes d’un épistémologue, de faire la part des responsabilités et surtout d’apprécier, avec du recul, la gestion politique, économique, sociale et culturelle de l’Afrique par ses propres fils et filles. Du reste, faute d’être assuré d’un avenir parfait ou au plus-que-parfait, les Africains estime-t-il, doivent modestement s’attacher et s’attaquer aux problèmes et difficultés de chaque jour et essayer, tant soit peu, d’apporter des solutions politiques aux problèmes politiques, économiques, aux problèmes économiques, culturelles, aux problèmes culturels, éthiques, aux problèmes éthiques, sanitaires ou diplomatiques, aux problèmes sanitaires et diplomatiques.

Pour Giscard Kevin Dessinga, le chemin parcouru par l’Afrique depuis son accession à la souveraineté fait penser au chemin de croix de Jésus, sur la route du Golgotha. Si le présent est plus que jamais insoutenable et déprimant, il faut oser scruter l’horizon, quoi que sombre et incertain… Ả un moment historique où “l’humanité entière vit une espèce d’exode gigantesque”, passant sans clignotant d’une vie à l’autre, l’Afrique n’a plus d’excuses et de justifications à donner. Elle doit avancer, peut-être pas au pas des autres, mais avancer quand même, trouver des stratégies et moyens de ses ambitions, souligne l’auteur.

Franciscain, docteur en philosophie, épistémologue, maître-assistant (CAMES), et enseignant-chercheur à l’Université Marien-Ngouabi, Giscard Kevin Dessinga est auteur et coauteur d’une vingtaine de livres édités chez L’Harmattan. Courant cette année 2020, il a publié déjà trois ouvrages : « Ma passion d’Africain », « Comment se pose le problème métaphysique aujourd’hui ? », et « Démocraties au four et au moulin ».  « Lettre ouverte à l’Afrique soixantenaire » est disponible chez les libraires.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la couverture du livre « Lettre ouverte à l’Afrique soixantenaire » (crédit photo/ DR) Photo 2 : Giscard Kevin Dessinga (crédit photo/ DR)

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