Livre : « Une folle dans la cour du roi », entre fiction et histoire vraie

Mercredi 16 Septembre 2020 - 16:01

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Edité pour la première fois en 2011 aux Editions Baudelaire, le roman « Une folle dans la cour du roi » a été republié cette année aux Editions Les Impliqués. L’ouvrage de 176 pages parle de la vie socio-politique africaine et de ses rebondissements sous différents angles.  

Ayessa, Congolais et Aminata, Malienne, tous deux étudiants à l’université d’Abidjan, font connaissance grâce à un jeu de découvertes, consistant à correspondre avec un inconnu de sexe opposé. Un amour, romantique et dramatique en même temps, naît entre eux. Mongo, fruit de cette union, à cause de l’assassinat de son père et de la folie dans laquelle ce drame plonge sa mère, est recueilli et amené aux États-Unis par des agents d’un organisme international, où un couple homosexuel l’adopte...

Vingt-deux ans plus tard, en recherchant ses origines, il se découvre de la lignée royale des Mbayas, au Congo. Malgré son déracinement, son grand-père roi le fait succéder sur le trône. Devenu roi, il retrouve sa mère folle qu’il place dans son Palais royal. Une série de coups d’État s’enchaînent, non pas contre lui, mais pour éliminer « la folle » car, selon ses opposants, elle est le principal fétiche qui lui permet d’avoir du pouvoir sur eux et sur la population.

Sixième ouvrage et quatrième roman de l’écrivain congolais Raymond Loko, « Une folle dans la cour du roi » peint la condition politique africaine mouvementée, faite de revendications sociales ou politiques mal comprises ou mal négociées, d'assassinats, de guerres ethniques ou tribales, de manipulations, de xénophobie, d'élections controversées, de mauvais choix et de superstitions.

Subdivisé en plusieurs chapitres, ce roman se veut aussi le porte-étendard des handicapés mentaux qui errent dans les rues, victimes d'une forme de discrimination entretenue. En effet, pour écrire ce roman, l’auteur s’est inspiré de sa mère qui, à une époque de son existence, s’est vue privée de la raison. « Je remercie Dieu, qu’elle s’en soit sortie. Par ailleurs, je me suis aussi inspiré de cette folle, il y a des années, qui roulait sa bosse dans le secteur du marché Plateaux des 15 ans, avec sa fille au dos, la nourrissant au crochet des poubelles », a-t-il déclaré.   

Justifiant la raison de transposer ces histoires réelles en écrit avec un brin de fiction, l’auteur souligne que la littérature est une quête de lumière et de vérité. Elle aspire ardemment au développement intégral de l’homme, recherche des solutions susceptibles de l’aider à devenir véritablement humain et à avoir des sentiments loyaux vis-à-vis de ses semblables. « Je suis convaincu d’une chose, les revers et les échecs sont capables de forger une personne. Chaque personne ou chaque peuple a le devoir de se libérer soi-même, à défaut d’un concours extérieur. S’il ne réussit pas une fois, il va y arriver une énième fois. Et cela nécessite parfois de grands sacrifices », en pense-t-il.

Promoteur et directeur dans deux écoles de la place où il enseigne les mathématiques, la physique et la gestion de stocks, Raymond Loko a été pendant plusieurs années conseiller politique du député maire de la ville de Brazzaville.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre/DR

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