Livres : Nzenze Kinouani Kazis publie "J’ai vécu à Bacongo"

Samedi 3 Août 2019 - 16:02

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Paru aux Éditions LMI, l'ouvrage "J’ai vécu à Bacongo" est un assemblage des faits, récits et anecdotes vécus par l’auteur dans ce quartier qui l’a vu naître.

En 263 pages, l’auteur relate  comme un récit les faits par moment émouvants, épatants, pathétiques, rocambolesques et drôles vécus par le jeune adolescent dans ce quartier aux moult tumultes dans la période anté et post indépendance.  C’est un condensé de belles histoires drôles, dramatiques et amusantes que l’auteur narre dans un style simple et captivant. La musique, la sape, le matswanisme, la religion, le football sont abordés dans cet ouvrage, fruit d’un travail de recherche  hors du commun que la mémoire d’éléphant de l’auteur a ressuscité.

Natif de la  rue Surcouf au quartier Dahomey qui jouxte la Case de Gaulle, Kazis comme tout jeune de son âge a partagé sa vie entre l’école, la petite forêt naturelle du bas fond de la Case de Gaulle qui jouxte le fleuve Congo, lieux chauds bouillants de Bacongo. La résidence de l’ambassadeur de France au Congo gardée à l’époque par des soldats tchadiens, impressionnants par leur physique et leur regard froid, a été l'une des attraits de ce jeune adolescent, qui, avec ses amis d’enfance, n’hésitaient pas à y pénétrer par effraction pour cueillir les mangues.

Admirateur de la musique, Kazis a assisté comme Nguembo, ce genre de spectateur perché sur le mur au concert du jazzman américain Louis Armstrong au Centre sportif de Bacongo à l’époque. Il vit aussi le maquis de François Makiadi, devenu Luambo  Makiadi, qui livra son concert d’aurevoir au Bar Lumi Congo avant de lancer sa grande et longue carrière à Léopoldville aujourd’hui Kinshasa. Le grand concert de Joseph Kabaselé au bar Lumière du Congo, la démonstration musicale de l’antillais Sam Casande à Nouani Bar sont immortalisés par les écrits de l’auteur tout comme la mémorable prestation  de l’orchestre cubain Aragon chez Jacques Bankaites. Les exploits Pabblito devenu Pamelo Moun’ka, Célestin Nkouka, Biks Bikouta n’ont pas été oubliés par l’auteur.

Revenus triomphalement de la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants que tout le monde appelait Combattant ou Tata Combattant, Kazis brosse leur portrait accompagné des récits inédits de ces soldats intouchables qui inspiraient le respect et l’admiration dans le quartier. De nombreuses équipes et ex-footballeurs ont fait aussi pendant longtemps la fierté du quartier Bacongo tels Reims, Dragon Noir, Louvain la Squadra au quartier Ta Ngoma. Ouragan, Macumba au quartier Ta Nkeoua, Lille et Toulouse au quartier du culte protestant.

Jeune catholique servant à la paroisse Notre-dame-du-Rosaire de Bacongo, première paroisse de cette église dans ce quartier où  Kazis a partagé ses journées chrétiennes et sa foi nullement ébranlées par  le contentieux mal vécu entre le groupe de prière de Ta Ndzoungou, ex-catéchiste de la religion catholique qui érigea  son lieu de culte devant le portail de Notre-Dame-du-Rosaire. Un conflit vite réglé par les notables et responsables coloniaux de l’époque. Le refus des partisans de Matsoua de se faire délivrer des livrets d’identité et qui divisa ensuite chrétiens et matsouanistes est relaté aussi dans cet ouvrage.  La dissociation de l’Association sportive des missionnaires, naguère évoluant dans la mouvance de l’Église catholique en Diables noirs fut très mal digérée par les ecclésiastes à l’époque. Son initiateur, Dominique Nzalakanda, ex-secrétaire général de la jeunesse de l’AEF propulsa ensuite Gilbert Thomas Manckoudia à la tête des jaunes et noirs qui prirent par la suite comme entraîneur M. Lebrun, boucher au magasin Presto.

L’histoire de l’Homme aux pataugas qui défraya la chronique à Bacongo par ses exploits de voleur invisible mais signant toujours ses exploits, les aventures de Mayi Ndombi, ce vendeur  de friperie réputé pour sa ruse et sa malice à faire tourner en dérision les infortunés,  la chute du président Fulbert Youlou, le port du symbole, objet puant attaché au cou pour dissuader les indigènes à s’exprimer en français garnissent aussi cet ouvrage riche en anecdotes croustillantes. Ancien sociétaire du groupe vocal Les Cheveux crépus avec Maxime Kibongui, Jacques Loubelo, Massamba de Coster, Mouninguissa Remy, Nzenze Kinouani Kazis , a déjà publié Mourir sans voir Paris est un péché, la lune raconte,  Jacques Loubelo Mon ami. Il a également écrit la pièce de théâtre  La justice animale jouée par les enfants du Cercle culturel pour enfants.

     

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La couverture de l'ouvrage "J'ai vécu à Bacongo" crédit photo"Adiac"

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