LRA : la première audience préalable au procès de Dominic Ongwen à la CPI fixée au 24 août

Mardi 27 Janvier 2015 - 10:15

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L’ex-commandant ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), Dominic Ongwen, a comparu pour la première fois lundi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Une occasion qui a permis au juge Ekaterina Trendafilova de fixer la première audience préalable à la date susmentionnée.

Il s’agira pour Dominic Ongwen de répondre de sept chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, y compris assassinat, esclavage, pillages et les attaques contre les civils. Enlevé très jeune par les dirigeants de la LRA, Dominic Ongwen est un ancien enfant soldat.  Plutard, il réussit à gravir les échelons du groupe rebelle pour en devenir l’un des cinq plus hauts responsables. Les violences perpétrées par ce mouvement contre des civils, dont des crimes commis lors d’un raid en 2004 contre un camp de déplacés en Ouganda lui ont valu d’être inculpé par la CPI en 2005. « Mon nom est Dominic Ongwen et je suis un citoyen ougandais...J’ai été enlevé en 1988 et j’ai été emmené dans la brousse quand j’avais 14 ans », a déclaré Dominic Ongwen devant les juges de la CPI. Il s’est rendu aux autorités centrafricaines en janvier.

Depuis quelque temps, Washington a mis à prix la tête de Joseph Kony et d’autres chefs de LRA dont il en est le leader principal. Pour ce qui concerne Dominic Ongwen, les États-Unis avaient promis d’offrir une récompense de 5 millions de dollars pour toute information permettant sa capture. La Séléka qui a annoncé avoir arrêté ce commandant de la LRA, exigeait dès début janvier la récompense promise par les États-Unis.

Notons à titre de rappel que le président Barack Obama avait envoyé environ 150 soldats supplémentaires en Ouganda et, au moins, quatre avions militaires CV-22 pour traquer les chefs de LRA dont Joseph Kony, leur leader, ainsi que leurs hommes. Ces conseillers militaires américains sont depuis présents en RCA pour aider à pourchasser les chefs de la LRA. Le patron de la Maison Blanche avait également déjà envoyé une centaine d’éléments des forces spéciales dans la région en 2011. Jusqu’à présent, ces soldats aidaient les 5000 membres de la force conjointe de l’Union africaine, chargée de pourchasser les rebelles de la LRA. La recherche de ces rebelles se concentre sur la jungle aux frontières de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique du Congo  (RDC) et du Soudan du Sud.

L’on reproche à la LRA d’avoir tué et kidnappé des dizaines de milliers de personnes à travers quatre pays africains (Ouganda, Centrafrique, RDC, Soudan du Sud) ces trente dernières années. Joseph Kony le chef du mouvement avait d’abord mené une guérilla brutale contre le gouvernement ougandais pendant près de deux décennies avant de s’enfuir en 2005 avec ses combattants dans les jungles de l’Afrique centrale. Le groupe avait ensuite mené des opérations de déstabilisation de la République démocratique du Congo pendant deux décennies et changea de stratégie, en opérant dans la brousse et en attaquant des villages isolés. Les Nations unies estiment à plus de 100.000 le nombre de personnes déjà  tuées par la LRA et 60 000 enfants enlevés depuis 1987 dans les pays où opère cette rébellion.

 

Nestor N'Gampoula