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L'UA au chevet de l'UA

Samedi 28 Janvier 2017 - 14:45

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Au-delà du thème central du sommet de l’Union africaine qui s’ouvre ce 30 janvier à Addis-Abeba « Comment exploiter le dividende démographique pour investir dans les jeunes », les chefs d’Etat se pencheront aussi sur les questions internes à l’Organisation : la succession du Tchadien Idriss Deby Itno à la présidence tournante de l’UA, l’élection du remplaçant ou de la remplaçante de la présidente sortante de la Commission, Dlamini Nkossazana Zuma, la crise libyenne et le retour annoncé du Maroc.

Depuis plusieurs mois, le royaume chérifien a abondamment consulté pour revenir au sein de l’organisation qu’il avait quittée en 1984, pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il a une oreille attentive d’une trentaine de nations, vingt-huit, pour être précis, qui le soutiennent dans ce projet de retour conditionné par le départ de la RASD. Tel n’est pas l’avis d’autres capitales africaines pour qui, si le Maroc veut revenir, ce ne sera pas contre le retrait du Front Polisario.

Addis-Abeba risque de vivre un sommet historique de l’UA en ce début d’année, et l’Afrique se voir replongée dans la crise du temps de la création de l’Organisation de l’unité africaine, ancêtre de l’UA, lorsque les partisans du fédéralisme incarné par Nkwame Nkrumah, s’opposèrent à ceux d’une « Afrique des Etats » prônée par Léopold Sédar Senghor. À la décharge des pères fondateurs de l’OUA, le groupe de Casablanca et le groupe de Monrovia cédèrent au charme de l’unité du continent qu’ils portent à cœur. L’OUA est née le 25 mai 1963 au grand bonheur de tous.

Même si, en effet, cinquante-quatre ans après la naissance de l’OUA, il n’est pas évident de répliquer le conflit de l’époque à l’UA, notons que le dossier marocain est sensible. Comme l’est peut-être aussi celui de l’élection du nouveau président de la Commission de l’Organisation. Candidats au poste, le Sénégalais, Abdoulaye Batilly, le Tchadien, Moussa Faki Mahamat, la Kenyane, Amina Mohammed, la Botswanaise, Pelonomi Venson Moitoi et l’Equato-guinéen, Agapito Mba Mokuy, vont, si on n’y prend garde, focaliser les dissensions en fonction des régions de leur provenance.

Comme les pères fondateurs l’ont réussi il y a plus d’un demi-siècle, c’est aux dirigeants actuels de sauver l’UA, afin qu’elle poursuive ses missions, parmi lesquelles celle de donner toute sa chance à la jeunesse du continent.

Les Dépêches de Brazzaville

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