Lutte contre la corruption : le gouvernement invité à mettre sur pied une politique efficace d’audits des structures d’Etat

Lundi 3 Septembre 2018 - 15:00

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L'appel a été lancé par le secrétariat exécutif du Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD),  réuni  le 31 août au siège de l'organisation à Brazzaville, pour analyser et donner sa position quant aux problèmes qui minent actuellement tous les secteurs de la vie nationale.  

Au cours de leur réunion placée sous la direction du vice-président du parti, Jean-Jacques Serge Yhomby-OPango, les membres du secrétariat exécutif ont abordé plusieurs points, parmi lesquels l'absence d'une politique efficace d’audits et de contrôles des structures d’Etat; la corruption qui gangrène le tissu économique et social du pays; la crise politico-militaire  qui a prévalu dans le département du Pool;  la mise en œuvre du nouveau Programme national de développement (PND); les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI); la sécurité, la santé, l’éducation et l’emploi des jeunes.

Les membres du secrétariat exécutif du RDD se sont appuyés, dans leur démarche, sur l'analyse du dernier discours du chef de l'Etat à la nation, le 14 août dernier, la veille de la célébration du 58e anniversaire de l'indépendance du Congo. Ils ont relevé que la corruption gangrène aujourd'hui tous les secteurs de la vie nationale et est à l’origine du désastre économico-social que subit le pays. Aussi ont-ils recommandé que soient menés des audits et des contrôles dans toutes les entreprises publiques sans exception pour promouvoir la relance de l’économie et lutter contre les antivaleurs. 

« Crispation du climat politique, crise financière et sociale aiguë, tensions sous-régionales manifestes, c'est dans ce contexte de frustrations diverses et d'incertitudes du peuple que le discours du chef de l'Etat était attendu. Ainsi, l'analyse de ce message a amené notre secrétariat à relever quelques points saillants », ont signifié les membres du secrétariat.  

Abordant la question de la crise financière que traverse le pays, ils l'ont qualifiée de grave, estimant que le Congo ne devrait pas connaître une telle situation si la bonne gouvernance et l'excellence étaient considérées comme les chevaux de bataille des gouvernements successifs. 

Pour le RDD, l'autosatisfaction affichée par le président de la République est plutôt vue comme une banalisation de la banqueroute et un mépris face aux souffrances de la population. La résolution de la crise multidimensionnelle que traverse le pays, se convainc le RDD, passe par la conclusion d'un compromis politique historique, d'un dialogue inclusif et par l'acceptation d'un nouveau pacte social. Ainsi, l'application des recommandations dûment négociées avec le FMI et le plan d'ajustement structurel s'impose, même si ce parti ajoute que le pays pouvait bien se passer des négociations avec cette institution financière.

« Notre parti déplore le manque de volonté politique à contraindre les prédateurs du pays déjà connus à rapatrier les fonds volés et placés dans les paradis fiscaux. Car le développement de notre pays exige du chef de l' Etat un sursaut pour s'ouvrir vers d'autres acteurs épris d'amour pour le pays et le respect de la chose publique. Ainsi, le RDD l'exhorte à prendre des décisions courageuses et des mesures d'austérité pour rassurer le FMI », a poursuivi le RDD.

La résolution globale de la crise du Pool passe par la réintégration et la prise en charge de la population

En ce qui concerne la crise dans le département du Pool, le secrétariat exécutif du RDD s’est félicité de ce que le gouvernement a donné la priorité au dialogue pour la résoudre. Cependant, il exige qu'un programme de réinsertion et de prise en charge de la population soit mis en place ainsi qu’une auscultation profonde soit effectuée afin de comprendre les causes de cette sempiternelle crise.

 « La crise dans le Pool étant dans la continuité de la crise post-électorale, le RDD estime que ce premier pas de dialogue devrait concerner tous les contours. Notamment, résoudre tous les contentieux politiques nés de cette crise post-électorale, à savoir la libération de tous les prisonniers politiques suivie de la convocation d'un dialogue inclusif. C’est pour quoi, notre parti exige que soient réhabilités aussi les magistrats hors classe et autres hommes de droit que nous pensons qu’ils ont été injustement sanctionnés pour avoir simplement dit le droit », a déclaré le secrétariat exécutif.

Evoquant la mise en œuvre du nouveau PND 2018-2022, les membres du RDD ont signifié que le développement de tout pays se conçoit dans la prospection et la prévision. L’adoption d’un PND, ont-ils reconnu, est une bonne nouvelle pour le pays, déplorant cependant l'absence d’une opération primordiale d'évaluation du PND 2012-2016 dont les forces et les faiblesses auraient permis de bien concevoir celui de 2018-2022.

Au sujet de la sécurité du pays, les membres du RDD ont salué l'initiative du chef de l’Etat, notamment pour l'hommage qu’il a rendu à la force publique pour les tâches régaliennes accomplies, plus précisément pour la sécurisation des frontières ainsi que la garantie de l'ordre public. Ils ont toutefois déploré le fait qu’un mot n'a pas été dit sur les jeunes morts au commissariat de police Chacona. 

« Le RDD, comme l'ensemble de la communauté nationale, est dans l'attente des rapports des commissions administratives et judiciaires mises en place au lendemain de cette tragédie afin que les responsabilités soient établies et les coupables jugés et condamnés », ont-ils souligné.

 

 

 

 

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