Lutte contre la corruption : les pilleurs des fonds publics dans le viseur du procureur de la République

Samedi 30 Juillet 2016 - 18:17

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Le procureur de la République, André Oko Ngakala, entend désormais mener la guerre contre les pilleurs et voleurs des fonds de l’Etat. Le 29 juillet, il a invité les institutions et autres structures de lutte contre la corruption, à lui transmettre les rapports de leurs enquêtes afin que ceux dont les faits sont déjà avérés, soient immédiatement arrêtés et transférés à la Maison d'arrêt.

Le procureur de la République a abordé cette question (restée taboue) le 29 juillet, à l’issue d’une visite de travail dans les brigades de gendarmerie de Brazzaville nord. En réagissant ainsi, André Oko Ngakala, répondait au président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguélé, qui accusait le Parquet de Brazzaville de ne jamais engager les poursuites judiciaires contre les tierces, pour lesquelles les faits de détournement sont avérés, et dont les rapports d’enquêtes lui auraient été transmis.

Dans son intervention, le procureur de la République a rejeté en bloc ces accusations, et juré n’avoir reçu des rapports de la Commission de lutte contre la corruption, confirmant les détournements de fonds par quiconque. Il a, par ailleurs, relevé la pertinence et la nécessité de statuer sur de tels dossiers. Il a toutefois affirmé que s’il y a des rapports en ce sens, que ceux-ci lui soient transférés afin qu’il agisse en urgence.

« Je ne rentre pas dans cette polémique, je n’ai pas reçu de dossiers. S’il y a des pilleurs des deniers publics, qu’on saisisse les services de police et de gendarmerie afin qu’ils me les transfèrent. Je ne badine pas, je les traiterais comme tel, parce que ce sont des criminels économiques. La loi est impersonnelle et doit s’appliquer à tous de manière effective », a souligné André Oko Ngakala.

Le procureur de la République a pris le ferme engagement d’agir dans le cadre de la politique de rupture prônée par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso. « La loi de la rupture s’appliquera dans toute sa rigueur et de manière impartiale à tous les citoyens. Tant pis pour ceux qui seront pris dans le filet, parce qu’ils seront disqualifiés », a-t-il renchéri.

Lors de sa descente dans les brigades territoriales de gendarmerie, le procureur de la République André Oko Ngakala a mis en alerte maximum les gendarmes, face au phénomène des « bébés noirs ». « Je suis venu aussi vous parler du phénomène des « bébés noirs » qui sévit à Brazzaville. Je mets en garde dès cet instant, les parents et ceux qui hébergent les bébés noirs dans leurs maisons, sans faire signe à la police et à la gendarmerie. Nous allons traquer de manière impitoyable les bébés noirs et leurs complices afin de les traduire en justice », a-t-il promis.

Depuis la brigade territoriale de gendarmerie de Manianga, à Talangaï où il a commencé sa ronde, la poursuivant par celles du CEG de la Liberté, à Ouenzé et à Poto-Poto, le procureur de la République a exhorté les gendarmes au respect du délai de garde à vue, fixé à 72 heures. Il les a ensuite invités à bannir les comportements déviants et à travailler conformément à la déontologie de leur profession et aux lois en vigueur.

André Oko Ngakala était accompagné dans sa ronde du commandant de région de gendarmerie de Brazzaville, le colonel Gildas Olangui.

 

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

André Ngakala Oko, rependant aux questions des journalistes (photo adiac)

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