Lutte contre la pauvreté : des experts de seize pays francophones débattent des transferts monétaires à Brazzaville

Mercredi 18 Mai 2016 - 15:00

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Des experts venus de seize pays francophones d’Afrique se réunissent, du 17 au 21 mai, à Brazzaville où ils essayent de capitaliser leurs expériences dans la pratique des transferts sociaux monétaires, en vue de consolider les systèmes d’aide aux personnes vulnérables.

 

 

 

 

 

Lancée par les Etats francophones en 2011, la COP a, entre autres objectifs, faciliter les échanges d’expériences entre les responsables des pays concevant et mettant en œuvre des projets d'aides aux démuinis; promouvoir les discussions sur les politiques clés et les défis opérationnels ainsi que les moyens d’y remédier.

La rencontre du Congo qui durera cinq jours est organisée en partenariat avec la Banque mondiale (BM) et l’Unicef. Menant une action de protection sociale dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’Unicef définit la protection sociale comme un ensemble de politiques et de programmes publics et privés visant à prévenir, réduire et éliminer les vulnérabilités économiques et sociales face à la pauvreté et aux privations. C’est ainsi que le représentant  de l'Unicef au Congo, Aloys Kumuragiye, a émis le vœu de voir  les échanges au sein de la COP aller au-delà des discussions focalisées uniquement sur les transferts monétaires.

« La protection sociale est bien plus que les transferts monétaires et toutes les composantes de la protection sociale sont complémentaires. Il faudrait à terme considérer l’ensemble de la problématique de la protection sociale notamment le renforcement des systèmes de protection sociale », a-t-il souhaité.

Au Congo, le programme de transferts monétaires est mené à travers le Projet Lisungi, mis en œuvre depuis 2014 avec l’appui technique et financier de la BM, et les filets de sécurité alimentaire cofinancés par le gouvernement congolais et le Programme alimentaire mondial. S’exprimant à cette occasion, le représentant de la BM au Congo, Djibrilla A. Issa, a rappelé que cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’une dynamique amorcée il y a cinq ans au sein de la Communauté francophone de la pratique sur les transferts sociaux monétaires.

Lisungi, projet pilote de transferts monétaires au Congo

Selon lui, le Congo a connu au cours de ces dernières années une croissance économique forte et soutenue qui a permis de faire des progrès indéniables en matière de réduction de la pauvreté. D’après les estimations de la BM, le taux de pauvreté est passé de 51% en 2005 à 41% en 2011, et à environ 36% en 2015. « Au cours de cette période, le gouvernement a consacré des efforts considérables à l’amélioration de la santé et de l’éducation afin d’offrir notamment des opportunités aux citoyens, en particulier aux jeunes pour créer des emplois en réponse à leurs besoins. Toutefois, cette forte croissance n’a pas été suffisamment inclusive. Elle s’est surtout traduite par un accroissement des inégalités et de la vulnérabilité », a-t-il déploré.

Présidant la cérémonie d’ouverture, la ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Bertille Nefer Ingani, est revenue sur les dispositions légales prises jusqu’alors par le gouvernement congolais dans le cadre de la protection sociale. Elle a également rappelé les deux principaux objectifs visés par Lisungi-système de filets sociaux, considéré dans le pays comme projet pilote de transferts monétaires. Il s’agit notamment de promouvoir le bien-être des familles à travers les transferts monétaires ainsi que de mettre en place des bases d’un système de filets sociaux pour la coordination, l’harmonisation des programmes et des actions ciblées aux familles pauvres et vulnérables.

Inès Bertille Nefer Ingani a aussi souligné la nécessité pour le gouvernement d’intégrer la protection sociale dans une approche systémique garantissant un socle minimum de protection sociale à chaque Congolais. « La Communauté de pratique des transferts monétaires qui constitue à ce jour un véritable socle du savoir sous l’impulsion de la Banque mondiale, nous a mis le pied à l’étrier dans ce domaine. Il n’est plus à démontrer ici que les transferts sociaux monétaires contribuent directement à la sécurisation alimentaire, à la  réduction de la pauvreté monétaire et de la malnutrition des enfants », a-t-elle reconnu à la place de sa collègue en charge des Affaires sociales, Antoinette Dinga Dzondo, empêchée.

La réunion a regroupé les délégués venus de seize pays d’Afrique francophone, parmi lesquels le Sénégal, la Mauritanie, le Bénin, le Tchad, le Madagascar, Il'le de Comores, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la RDC.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Inès Bertille Nefer Ingani ouvrant les travaux ; photo de famille des participants à la troisième réunion de la COP ; crédit phot Adiac

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