Lutte contre le terrorisme : l'Afrique centrale et de l'Ouest renforcent leur coopération policière

Mercredi 11 Octobre 2017 - 17:42

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Les chefs de police des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) et ceux de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis, les 10 et 11 octobre à Yaoundé, au Cameroun, sous l’égide d’Interpol. Objectif : Intensifier leur coopération policière afin d’endiguer le terrorisme.

Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), Ansar Dine... Du lac Tchad au Sahel, l'influence des groupes terroristes en Afrique centrale et de l'Ouest s’amplifie. Le nombre élevé de ces organisations spécialisées dans divers trafics (drogues, êtres humains...) et le crime organisé inquiète. Ces mouvements entretiennent des connexions leur permettant de « se soutenir entre eux », selon Jürgen Stock, secrétaire général de l'Organisation internationale de police criminelle (OIPC-Interpol).

La circulation d’armes légères et de petits calibres dans ces deux régions en sont la cause majeure. « La riposte des forces de l'ordre doit être robuste », suggère le haut responsable allemand, évoquant les enjeux de cette grand-messe. Avec sa base de données contenant plus de 80 millions d'informations, Interpol a proposé au cours de ces travaux de fournir son assistance technique aux 25 pays de la CEEAC et de la CEDEAO, afin de les aider à accroître leur efficacité dans la lutte contre le crime organisé et la criminalité sur leurs territoires et leurs espaces frontaliers, sur la base d'une coopération plus étroite.

L'idée est surtout de travailler à la mise en place d'opérations tactiques, tâche pour laquelle le partage du renseignement joue un rôle central, a expliqué M. Stock, à l'ouverture de la réunion. Pour mener à bien cet objectif, il faut trouver des solutions au problème d'insuffisance des moyens humains, financiers et matériels généralement observé dans les pays de la côte ouest-africaine. En vue de renforcer les capacités dans cette partie du continent, Interpol met à disposition un financement de deux millions d'euros.

Malgré ces difficultés, les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest s'emploient depuis des années à renforcer leur coopération dans le domaine sécuritaire, en mettant sur pied des comités de sécurité transfrontalière chargés de mener des activités visant à réduire les menaces à la paix et la stabilité et mettant en avant le partage d'informations.

Le chef du bureau régional d'Interpol pour l'Afrique de l'Ouest, Marcelin Abbé, annonce une bonne coopération policière entre les différents membres de cette organisation. Selon Abdoul Gardi Condé, cette coopération se traduit par « un accord qui permet la remise simplifiée de police à police de malfaiteurs et des biens mal acquis. Cela veut dire, lorsqu'un bandit commet une infraction dans un pays A et fuit vers un pays B, à la demande du pays A, les autorités policières du pays B peuvent l'arrêter et le remettre aux autorités du pays A, sans attendre la longue procédure d'extradition judiciaire. Il en est ainsi aussi des biens issus des crimes ». Cette mesure, a-t-il précisé, « permet de réduire les menaces de façon drastique. On ne peut pas y mettre fin, mais les bandits savent qu'il n'y a plus d'espace où ils peuvent se cacher. En tout cas, chaque pays est engagé à cela ».

Face à la menace terroriste, il est créé dans les pays de plus en plus d’unités de lutte contre le terrorisme. Ces unités ont pour mission de mettre en pratique la politique d'Interpol à travers la stratégie globale de lutte contre le terrorisme. L'utilisation des bases de données d'Interpol permet de suivre les déplacements des terroristes, de prévenir et de combattre le terrorisme en cas d'attaque.

Josiane Mambou Loukoula

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