Lutte contre le VIH-sida et la tuberculose : 15 milliards FCFA alloués au Congo

Mercredi 23 Avril 2014 - 15:30

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Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a approuvé pour le compte du Congo un financement sous conditions de 31,5 millions de dollars, soit un peu plus de 15 milliards FCFA, pour la lutte contre le VIH-sida et la tuberculose

La conclusion de cet accord fait suite a une mission à Brazzaville du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme conduite par Nathalie Bréchet et Ronal Tran Ba Huy, respectivement gestionnaire du portefeuille Afrique centrale et chef d’équipe régionale. C’est au terme des négociations avec les autorités congolaises, particulièrement le ministère de la Santé et de la Population, le secrétariat exécutif permanent du Conseil national de lutte contre le sida et d’autres bénéficiaires que l’allocation, au titre de la période 2014-2016, a été approuvée.

Le financement consenti par l’institution dans le cadre de la phase II de ce programme requiert de la part de l’État congolais un engagement de participer au volet lié aux charges fixes des bénéficiaires, tandis que le Fonds devrait s’occuper des activités à réaliser ainsi que du matériel a acquérir.

L’allocation représente une augmentation de 39% par rapport a l’engagement de la période 2011-2013 et devrait, contrairement à la première phase qui s’occupait du sida pédiatrique, viser les jeunes non scolarisés et déscolarisés, focaliser son attention sur des cibles jusque là marginalisées : les homosexuels, les professionnels du sexe ainsi que les détenus.

Sept départements seulement sur les douze que compte le pays sont concernés par ce financement : Brazzaville, Lekoumou, Niari, Bouenza, Sangha, Cuvette et Pointe-Noire. Dans cette deuxième phase, par ailleurs, le volet communautaire a été confié à la Croix-Rouge française.

La validation par le Fonds de la requête du Congo a connu un retard et des fluctuations causés par une gestion mitigée de l’ensemble du programme, apprend t-on. Lors du passage du bureau de l’inspection générale du Fonds mondial en 2012, il serait ressorti du rapport de mission de cette équipe que le Congo avait occasionné des dépenses inéligibles d’environ 1 milliard de FCFA, ce qui aurait finalement conduit à la rédaction d’une nouvelle proposition.

Si pour le VIH-sida et la tuberculose le Fonds a décidément donné son quitus, le programme paludisme n’a pas accroché les experts de l’institution mondiale. Les faibles performances dans la gestion de cette composante ont été passées en revue, avec, en indice, l’absence de traçabilité dans les traitements antipaludiques et les questions d’approvisionnement. 

La subvention du Fonds mondial a également fait l’objet de concertation entre les experts de l’institution, le secrétariat du comité de coordination nationale des projets financés par le Fonds mondial et la Congolaise des médicaments essentiels et génériques, l’unique centrale d’achat et d’approvisionnement en médicaments réactifs et consommables. Au centre de cette session, la validation d’un plan de gestion des approvisionnements et des stocks et l’urgence de trouver vite des solutions définitives à la lancinante question de gestion des médicaments.

Si la situation perdure, souligne t-on, le Fonds mondial pourrait arrêter sa participation dans l’approvisionnement des molécules essentielles. Ce qui serait bien évidement dommage pour les milliers des malades du sida, notamment confrontés déjà ces dernières années aux ruptures de traitement avec les conséquences inconcevables sur la réponse nationale de la maladie.18 000 malades sont sous ARV, et chaque année de nouvelles infections signalées peuvent renforcer ce chiffre.

Quentin Loubou