Lutte contre les maladies infectieuses : l’OMS à la quête d’un appui financier des Etats

Mercredi 23 Octobre 2019 - 13:13

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L’agence onusienne a publié, le week-end dernier, son nouveau rapport, sollicitant un soutien politique et financiers des gouvernants.

La publication du document s’inscrit dans l’optique d’informer les pays membres sur les difficultés qu’éprouve l’institution au plan financier pour renforcer la lutte contre la tuberculose, notamment dans les pays en voie de developpement afin de l’éradiquer d’ici à 2030.

Selon l' enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2018, environ un million de personnes sont décédées des suites de la tuberculose contre un million et demi en 2017. Cela est dû au manque de financement et à des difficultés d’accès aux soins qui mettent en danger la population à risque, notamment celle qui a des revenus faibles.

« Environ dix millions de personnes ont contracté la tuberculose en 2018 et trois millions de personnes ne reçoivent pas les soins dont elles ont besoin. Les pays les plus touchés sont la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines et l’Afrique du Sud. Mais, le Brésil, la Chine, la Russie et le Zimbabwe sont lourdement touchés par la tuberculose et ont atteint des niveaux de couverture de traitement supérieurs à 80% en 2018 », précise le rapport. Le texte ajoute que comparativement à l’année 2018 où les cas de tuberculose étaient légèrement meilleurs que ceux de 2017, la maladie reste élevée chez la population pauvre et marginalisée, en particulier les personnes vivant avec le VIH. Cela s'explique par le coût des soins antituberculeux car, les données montrent que près de quatre patients sur cinq dans des pays dits à forte charge dépensent plus de 20% du revenu de leur ménage pour le traitement.

« La pharmaco-résistance constitue un autre obstacle, avec une estimation d’un demi-million de nouveaux cas de tuberculose pharmaco-résistante détectés en 2018. Et, un tiers seulement de ces personnes a pu recevoir un traitement. Voilà pourquoi l’OMS recommande de traiter désormais la tuberculose multi résistante avec des schémas thérapeutiques entièrement oraux plus sûrs et plus efficaces », souligne le rapport.

En effet, pour l’institution onusienne en charge des problèmes de santé, il existe un sous-financement massif et chronique pour la recherche sur la tuberculose. Il est estimé à un milliard de dollars par an. De plus, le déficit en matière de prévention et de prise en charge de la maladie est estimé à trois milliards de dollars en 2019. Ceci, en dépit du fait qu'environ un quart de la population mondiale est atteinte de tuberculose latente, ce qui signifie que les personnes ont été infectées par la bactérie mais ne sont pas encore malades et ne peuvent donc pas la transmettre.

« La stratégie mondiale de lutte contre la tuberculose approuvée par l'assemblée mondiale de la santé vise une réduction de 90% du nombre de décès dus à la tuberculose et de 80% du taux d'incidence de la tuberculose d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2015 », conclut le document.

Nécessité des systèmes de santé plus solides pour en faire face

Insistant sur le fait que le monde doit accélérer les progrès pour atteindre l'Objectif de développement durable visant à mettre fin à la tuberculose d'ici à 2030, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en sa qualité d’initiateur du document, a déclaré qu'en pratique il faut nécessairement mettre sur pied des systèmes de santé solides et promouvoir un meilleur accès aux services. « Cela signifie un investissement renouvelé dans les soins de santé primaires et un engagement en faveur de la couverture maladie universelle », a-t-il ajouté. Il a signifié qu’à la suite de l'engagement pris le mois dernier par les chefs d'État et de gouvernement à New York de mettre les soins de santé à la portée de tous et de lutter contre les maladies transmissibles, telles que la tuberculose, le VIH et le paludisme, l'OMS insiste sur l'utilité d’organiser les campagnes nationales permettant de diagnostiquer et de traiter plusieurs maladies en même temps. D’autant plus qu'à travers cette stratégie, l'agence onusienne a eu des programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose. Ceux-ci ont permis aux deux tiers des personnes diagnostiquées atteintes de tuberculose de connaître leur statut VIH, pour lequel elles sont actuellement traitées.

Le rôle de la couverture universelle

Selon le responsable de l’OMS, dans de nombreux pays aujourd’hui, des infrastructures de santé fragiles et des pénuries de main-d’œuvre font qu’il soit difficile de diagnostiquer rapidement la tuberculose et de dispenser les traitements appropriés. La médiocrité des systèmes de notification constitue aussi un problème car, les prestataires de soins de santé ne signalent pas toujours les cas qu’ils traitent aux autorités nationales, ce qui donne un tableau incomplet de l’épidémie et des besoins en service dans le pays.  

« Pour que des progrès durables puissent être réalisés dans la lutte contre la tuberculose, il faut renforcer les systèmes de santé et améliorer l’accès aux services. De nouveaux investissements sont donc nécessaires dans les soins de santé primaires, ainsi qu’un engagement en faveur de la couverture sanitaire universelle », a-t-il  ajouté.

Notons que la tuberculose est provoquée par une bactérie mycobacterium tuberculosis qui touche le plus souvent les poumons. Elle peut être soignée et évitée.

 

 

Rock Ngassakys

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