Lutte contre les violences faites aux femmes : l’ONU dédie seize jours de mobilisation

La campagne de seize jours prendra fin le 10 décembre, notamment le jour de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme.

 « Notre devoir n’est pas seulement d’être solidaires mais également d’intensifier nos efforts pour trouver des solutions et des mesures visant à mettre un terme à ce fléau mondial évitable, ayant un impact négatif sur la vie et la santé des femmes et des filles », ont déclaré, dans un communiqué commun, les représentants des agences onusiennes, notamment le Programme des Nations unies pour le développement, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, l'ONU-Femmes et le Fonds des Nations unies pour la population qui ont estimé que l'année dernière a été extraordinaire en termes de prise de conscience de l’ampleur des différentes formes de violences infligées aux femmes et aux filles.  Mais, cette prise de conscience a été renforcée par l'attribution du prix Nobel de la paix en 2018 à deux activistes remarquables, à savoir Nadia Murad et Denis Mukwege, originaire de la République démocratique du Congo, qui œuvrent pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes dans les situations de conflit.

Selon l’ONU, plus d'un tiers des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles à un moment de leur vie. En outre, des recherches ont montré que le coût de la violence à l'égard des femmes pourrait représenter environ 2% du produit intérieur brut  mondial. Cela équivaut à mille cinq cent milliards de dollars.

« Depuis plus de vingt ans, le Fonds d’affectation spéciale des Nations unies contre la violence à l’égard des femmes, géré par ONU-Femmes investit dans des initiatives nationales et locales qui traduisent les promesses politiques en avantages concrets pour les femmes et les filles et contribuent à la prévention de la violence dans les pays », ont-ils ajouté.

La prévention des violences à l’endroit des femmes est une exigence

Evoquant la nécessité de sensibiliser la communauté internationale à la question, l’ONU a signifié que réduire et prévenir la violence à l'égard des femmes est une transformation. D’autant plus que cela améliore la santé des femmes et des enfants, réduit les risques de contracter le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles, améliore la productivité économique et le niveau d'instruction et réduit les risques de maladie mentale ainsi que de toxicomanie.

Ainsi, pour les agences onusiennes, c’est dans ce cadre qu’une initiative intitulée « Spotlight » a été enclenchée.  Cette initiative de l’ONU et de l'Union européenne vise à mettre un terme à la violence à l'égard des femmes et des filles. Elle est également un partenariat mondial pluriannuel entre les deux organisations. « Nous travaillons avec différents partenaires pour accroître l'ampleur et le niveau d'ambition de nos interventions », ont précisé les responsables du Pnud, de l'Unicef, d’ONU-Femmes et du Fnuap et de l’Agence des Nations unies pour la santé reproductive.

Abordant la même question, en sa qualité de secrétaire général de l’ONU, António Guterres a déclaré que la violence à l’égard des femmes et des filles est une pandémie mondiale. C’est un affront moral fait à toutes les femmes et les filles, une marque d’infamie pour les sociétés et un obstacle majeur à un développement inclusif, équitable et durable.

« Cette année, dans le cadre de la campagne mondiale de l’ONU dénommée "Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles", nous avons voulu mettre en avant notre soutien aux rescapées, à celles et ceux qui combattent les violences faites aux femmes sur le thème "Peindre le monde en orange" », ont-ils conclu, en précisant que  la couleur orange exprime la solidarité mondiale.