"Ma thèse en 180 secondes" : Aristarque Mulonda va représenter la RDC à Lausanne

Lundi 9 Juillet 2018 - 19:45

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Lauréat sur les neuf participants à la deuxième édition nationale tenue le 28 juin dans la salle polyvalente de l’Institut français (IF), l’unique candidat de l’Université pédagogique nationale (UPN) participera à la compétition internationale, le 27 septembre, en Suisse.

Le jury suivant attentivement les exposés des candidatsAristarque Mulonda Bulambo, dont le domaine de recherche est la biotechnologie, a réalisé la meilleure cote du jury présidé par le Pr Bernard Lututala, soit 69%. L’auditoire profane et hétéroclite a capté l’intérêt de l’étude qu’il a menée pour la société, un des critères qui a joué en sa faveur. « Mon travail porte sur une plante sauvage qui pousse n’importe où dans notre environnement et qui contient des principes actifs pour soigner la malaria et le diabète en même temps », a-t-il dit au Courrier de Kinshasa. Il s’agit du Phyllanthus amarus appelé en français Herbe au chagrin ou encore petit tamarin blanc.

Concourir, « c’était un bel exercice, en trois minutes, présenter l’essentiel de ce que l’on a fait pendant plus de trois ans, ce n’est pas chose facile », a reconnu le candidat de l’UPN à la suite de son sacre. Fier de sa belle performance qui lui permet dès lors de prétendre au titre international de « Ma thèse en 180 secondes (MT 180) », il l’a tenue d’ores et déjà pour « une grande responsabilité ». Son chèque de 250 dollars américains en main, le thésard a dit surtout espérer « représenter valablement la RDC » à Lausanne. Son succès au concours au niveau national, il s’en est félicité au Courrier de Kinshasa avec humour, la même attitude sympathique affichée lors de son exposé. Mais ce n'était pas le seul atout et il a joué sur tous les fronts. « Faire cette présentation devant un public pratiquement profane, il fallait trouver les mots. Je les ai cherchés et apparemment je les ai trouvés », a-t-il déclaré, l’air enjoué.  

Premier prix du jury et prix du public

Aristarque Mulonda Bulambo, ovationné par l’assistance dès la fin de son exposé, était le huitième et avant-dernier candidat. Il a réussi à faire l’unanimité dans la salle même au milieu des autres concurrents. Le second prix, Valentin Bashige de l’Université de Lubumbashi, l’a affirmé au Courrier de Kinshasa. «  Je crois que le meilleur l’a emporté. Lorsque je l’ai entendu parler, j’ai trouvé qu’il avait vraiment réfléchi », a-t-il reconnu. Ce, alors qu’à leur rencontre la veille, il se demandait comment le lauréat parviendrait à faire sa présentation sur les « Activités antiplasmodiale et hypoglycémiante des extraits de Phyllanthus amarus ». « J’étais content qu’il ait aussi travaillé sur l’activité antiplasmodiale. Mais je me demandais comment il va concilier les deux activités. Je pense qu’il a su trouver les termes qu’il fallait », a-t-il témoigné. C’est sans grande surprise que l’auditoire profane et hétéroclite qui avait décerné le prix du public à Aristarque Mulonda a vu le jury lui décerner son premier prix après délibération à huis clos. Double consécration approuvée par le deuxième prix. Il a, à cet effet, renchéri  : « Je crois que le jury a été juste. De toutes façons, il a aussi concilié le point de vue du public. Objectivement, si moi-même j’avais aussi voté, j’aurais peut-être voté pour lui ».  Élodie Bamowongo posant avec les candidats dont Aristarque l’écharpe nouée autour du cou

Pour Élodie Bamowongo, MT 180 est « un jeu stimulant », rappelant que l’épreuve « met en compétition des chercheurs de divers domaines ». Ainsi, celui abordé par le troisième prix, Raoul Sambieni, distinct des deux premiers, portait sur l’architecture et l’écologie du paysage. Mais il avait été aussi question de sociologie, philosophie, théologie et linguistique. La responsable du Campus numérique nouvel espace francophone de Kinshasa, ex- Campus numérique, a rappelé aussi que le concours de l’Agence universitaire de la Francophonie a d’autres avantages. En effet, c’est là une belle opportunité offerte aux chercheurs pour « vulgariser leurs thèses et améliorer leurs compétences en communication en même temps qu’il leur permet de faire le lien entre recherche doctorale et société ».

Pour l’occasion, les doctorants devaient « présenter leurs sujets de recherche en français en des termes simples devant un auditoire profane et diversifié en trois minutes chrono ». Le plus brillant, Aristarque Mulonda, revenait pour la seconde fois et s’était largement démarqué des autres. Dix pour cent d’écart avec le second Valentin Bashige, ce n’est pas peu de choses. Ce dernier était talonné à peine un pour cent de différence par Raoul Sambieni, de l’École régionale postuniversitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux. L’Université de Kinshasa et l’Université catholique au Congo (UCC) étaient également représentées à la 2e édition de MT180. La précédente lauréate, Arlette Masamuna, était candidate de l’UCC qui a aligné cette année quatre doctorants au concours. Elle passe le flambeau à l'UPN.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le jury suivant attentivement les exposés des candidats Photo 2 : Élodie Bamowongo posant avec les candidats dont Aristarque (écharpe nouée autour du cou)

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