Madagascar /Covid-19 : l’Artemisia un exemple africain de gestion rationnelle

Mercredi 9 Septembre 2020 - 14:11

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Madagascar est un un bon exemple de la gestion efficiente de la Covid-19, grâce à une riposte ordonnée, tant sur le volet de la prévention que du traitement, face aux critiques acerbes et non fondées de certains médias et instituts internationaux.

Un article de Paris Match datant de juin 2020 passé inaperçu intitulé  : "Artemisia et Covid-19 : le remède malgache booste l’Afrique" révèle qu’après des analyses, l’Institut Max Planck de Potsdam en Allemagne a prouvé que des extraits d’Artemisia séchée étaient efficaces, en laboratoire, pour lutter contre la Covid-19, et que des essais cliniques seraient en cours aux Etats-Unis et au Mexique sur des patients atteints du coronavirus. Parallèlement, la France, et nombreux organes de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS), mettaient en doute ou se moquaient de la stratégie de Madagascar pour lutter contre la Covid-19.

Dans les faits, la gestion de l'épidémie sanitaire par Madagascar est frappante tant par le déploiement des services publics que par la cohérence stratégique : volontarisme systémique dans la mise en place d’infrastructures de dépistage, de prise en charge et de traitements; infrastructures modulaires visant à s’intégrer dans un futur système de santé; suivi d'un plan de relance, d'une réforme  du système de santé intégré dans un plan de relance générale  de l’ensemble de l’économie malgache post-crise. Des éléments factuels, une gestion professionnelle qui offre une lecture en décalage avec la vision critique, une posture pessimiste de certains médias et instituts internationaux.

Le "Tambavy" ou CovidOrganics

Dans la lutte contre le coronavirus, Madagascar a décidé de procéder au lancement du CovidOrganics (CVO). Ce qui avait suscité de nombreux commentaires. Le pays s'est appuyé sur un "remède traditionnel amélioré" (nomenclature OMS) composé à 62% d’Artemisia, une plante déjà scientifiquement connue pour ses propriétés antipaludiques, et issue d’une coopération entre l’Etat et l’Institut Malgache de Recherche Appliqué (IMRA - un laboratoire internationalement reconnu pour ses recherches sur les maladies épidémiologiques. L’IMRA collabore avec des laboratoires et grands industriels pharmaceutiques tels que Bayer (Madécassol).

Présenté dès la mi-avril 2020 par le président Andry Rajoelina comme un remède préventif et curatif constitué de plantes 100% locales, le succès a été immédiat et le CVO fut exporté dans une vingtaine de pays africains après son lancement officiel. Un pas important dans le développement d’une médecine et d’une diplomatie médicale africaine (traditionnelle et centrée sur la nature)compatible avec les standards internationaux. Et cela malgré les réserves émises par l’OMS relayées par une partie de la presse internationale. Des réserves récemment démenties par l’article de Paris Match et par les recherches de l’Institut Max Planck de Potsdam qui va démontrer en juin 2020, à son tour, l’efficacité de l’Artemisia dans le traitement contre la Covid-19.

Madagascar un pays réactif au coronavirus

Madagascar va apparaître comme l’un des pays les plus réactifs au monde à proposer un remède efficace pour mettre fin à la Covid-19 face à la surdité des grands savants occidentaux et l'un des premiers pays africains à ordonner la fermeture des vols internationaux, et à instaurer la généralisation des gestes barrières et des mesures de distanciation sociales. Le pays va simultanément mettre en place un arsenal coercitif  (amendes en cas de déplacements non-justifiés, travaux d’intérêts généraux en cas de non-port du masque et peines de prison pour les récidivistes).

Cette action publique assortie d’une aide aux plus démunis, dans un pays où l’économie informelle frôle les 90% et où le télétravail est presque nul. Les mesures de confinement s'avéreront rapidement un facteur de risque économique et alimentaire ppur les populations vulnérables. Ce qui va pousser le gouvernement à se servir des solutions bancaires électroniques, le « mobil banking, pour verser des aides aux populations les plus vulnérables. Et la mise en place du " Tosika Fameno " une aide d’urgence de 100 000 ariarys, visant à couvrir les dépenses alimentaires de près de 190 000 ménages. Cette stratégie est accompagnée d'un plan de soutien au secteur privé, par un système de crédit à 0 %, le "Tsinjo Fameno", destiné à soutenir entreprises et travailleurs les plus touchés par la pandémie.

Aujourd'hui Madagascar a enregistré un recul drastique de l'épidémie. Seulement 83 nouveaux tests positifs ont été détectés par les laboratoires ces derniers jours. Et la plupart des personnes positives sont uniquement légèrement malades. Les formes graves concernent, pour l'essentiel, des personnes âgées ou des patients déjà atteints d'autres pathologies. A ce jour, la grande île compte environ 13 086 cas de coronavirus dont 148 décès.

 

Noël Ndong

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