Maël Lépicier : « Quand nous ne nous donnons pas à 100 %, nous nous mettons en danger. À nous de ne pas l’oublier »

Mardi 15 Avril 2014 - 17:41

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Quelques secondes après son entraîneur, Jimmy Floyd Hasselbaink (ancien international néerlandais passé par Chelsea, l’Atletico Madrid, Lees ou encore Boavista), Maël Lépicier sort des vestiaires « visiteurs » du champêtre stade du White Star de Woluwé. Souriant, comme à son habitude, il accepte de débriefer son match. Et de se projeter sur le marathon qui attend les Diables rouges dans les prochains mois

Les Dépêches de Brazzaville : Maël, trois points sur le terrain du White Star, sous un beau soleil et les chants de vos supporteurs. C’est un beau dimanche de football…

Maël Lépicier : Oui, c’est une belle journée. Après, le score ne reflète pas la physionomie du match. Celui-ci n’a pas été facile. On s’est mis dans le sens de la marche en marquant tôt, mais quelques instants auparavant, c’est le White Star qui avait une grosse occasion.

LDB : À titre personnel, tu as évolué au milieu, où ton coach déplorait de nombreuses absences. Comment juges-tu ton match ?

M.L. : Je crois que ça a été plutôt bien. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas tenu ce poste, donc, forcément, il fallait retrouver mes marques. Mais c’est plutôt agréable, car j'ai pu toucher plus de ballons, retrouver davantage de rythme.

LDB : Des tribunes, on t’a vu participer au jeu, couper les trajectoires, relancer comme sur le contre qui amène le troisième but. Peut-on parler d’un match plein ?

M.L. : Un match plein, je ne sais pas, un bon match, oui. Ça fait du temps de jeu et du bien pour les jambes, ce qui est important pour les prochaines échéances en sélection. Avec mon club, il me reste deux matchs, pour le prestige, puisque nous n’avons plus rien à perdre, ni à gagner. Donc, je commence à vraiment me focaliser sur la sélection. Je n’ai pas joué pendant six mois (ndlr : aucun match officiel juin 2013 et février 2014) en raison de ma blessure au mollet contractée avant le Niger. Du coup, des matchs comme celui-là, c’est le top.

LDB : À deux matchs du terme, peut-on dire que revenir se relancer à l’étage inférieur, sous les ordres de Jimmy-Floyd Hasselbaink, était le bon choix ?

M.L. : Oui, je pense. Après cette longue absence, l’essentiel était de rejouer, et l’opportunité m’a été offerte par le Royal, dans une ville, Anvers, que je connaissais déjà après ma demi-saison au Beerschot. Après, ce n’est pas une fin en soi et mon objectif est de retrouver la première division. Chaque année, le Royal Antwerp a l’ambition de monter, mais bon, cela ne sera pas pour cette saison.

LDB : L’an passé, le Beerschot a été relégué puis a vu sa licence retirée. Et dans la presse belge, il se murmure que le Royal serait endetté jusqu’au cou et pourrait subir le même sort. Le football anversois est-il maudit ?

M.L. : Je ne sais pas. J’ai entendu également des choses, mais il n’y a rien de concret. Ce sont des rumeurs qui reviennent régulièrement et qui concernent plusieurs clubs. Après, ce n’est pas positif pour le club de naviguer dans le flou comme cela, c’est certain.

LDB : Avant de rallier Anvers, tu as vécu des moments forts à Mons. Voir l’Albert (ndlr : le surnom du club) être relégué, c’est un pincement au cœur, n'est-ce pas ?

M.L. : Pfff... Ce n’est pas un pincement au cœur, c’est un déchirement. J’ai plein de copains qui jouent encore là-bas, j’habite encore à Mons et je vais souvent les voir après leurs entraînements. C’est un club qui a une place à part dans mon cœur…

LDB : Dans ta carrière aussi ?

M.L : Oui, c’est clair : c’est avec Mons que je découvre la première division, le brassard de capitaine et surtout la sélection nationale. Ce sont de belles années de football et vraiment, c'est dur de les voir redescendre.

LDB : La sélection, tu en parlais il y a quelques instants : deux tours préliminaires à jouer, dont un en mai face à un adversaire que l’on ne connaît pas encore, hors date Fifa. As-tu à cœur d’y être ?

M.L. : Oui, j’ai envie d’y être. Pour être présent à la CAN, il faut commencer par gagner ces matchs-là. Les matchs de cet été, quelque soit l’adversaire, il ne faudra pas les négliger. Si nous sommes contraints de jouer ces tours préliminaires, cela veut bien dire que l’on ne doit prendre personne de haut.

LDB : Cette CAN 2015 est à la fois proche, dans 10 mois, mais loin, avec un véritable marathon de dix matchs à jouer d’ici novembre. Est-ce motivant ?

M.L. : Ce n’est pas seulement une motivation, c’est surtout un objectif pour moi. Et pour tous les coéquipiers qui ont vécu la dernière campagne. Nous sommes frustrés car nous savons que nous formons un bon groupe, mais qu’au moment crucial, le match qui fait tourner la roue du bon côté, on le rate à chaque fois. Peut-être qu’avec le nouveau coach, Claude Le Roy, qui a une grande expérience, nous aurons le petit plus qui nous permettra d’y arriver. En Tunisie, on a pu sentir sa connaissance du football. On connaît tous son passé, son histoire et on sait qu’il est passé par ces moments charnières. Il est là pour nous donner les clés. À nous de bien nous servir de ces clés pour ouvrir le verrou.

LDB : Dès le mois de mai, les Diables rouges peuvent hériter d’un match piège, face à un adversaire lointain, plus petit, qui n’aura rien à perdre… cela te rappelle-t-il quelque chose ?

M.L. : En effet ! On avait connu un cas similaire face à Sao Tomé. Au match aller, Matt Moussilou ouvre rapidement le score d’un but venu d’ailleurs, qui nous met dans les meilleures dispositions. Et l'on gagne finalement 5-0. Mais au match retour, on joue un peu facile, on n'arrive pas à marquer. Du coup, le public devient un peu turbulent. Alors, on doute et on fait match nul. Quand nous ne nous donnons pas à 100 %, nous nous mettons en danger. À nous de ne pas l’oublier.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Légende 1 : Au milieu de terrain, Maël Lépicier a touché le cuir pour continuer à récupérer rythme et sensations. (crédits photo adiac) Légende 2 : Depuis son arrivée au Royal Antwerp, le défenseur congolais évolue sous les ordres de Jimmy Floyd Hasselbaink, l'ancien attaquant de Chelsea. (crédits photo adiac)