Mali : Amadou Sanogo inculpé de complicité d’assassinat

Jeudi 24 Avril 2014 - 19:15

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« Incarcéré depuis la fin de l’année dernière, l’auteur du coup d’État militaire du 22 mars 2012 qui était accusé au départ de complicité d’enlèvement, a été finalement inculpé pour complicité d’assassinat », ont indiqué le 24 avril des sources judiciaires maliennes

Cette nouvelle inculpation est intervenue après que ce chef des putschistes a été entendu en début de semaine pour la première fois sur le fond du dossier. « Le juge d’instruction Yaya Karembé a longuement entendu le général Amadou Sanogo. Il y a désormais une nouvelle inculpation pour complicité d’assassinat dans l’affaire des militaires Bérets rouges (des soldats opposés au putsch) retrouvés morts dans des charniers près de Bamako », a confirmé un proche du juge d’instruction Yaya Karembé.

Avec cette nouvelle inculpation, le général Amadou Sanogo risque la peine de mort comme le prévoit le code pénal malien pour tout prévenu inculpé pour complicité d’assassinat. « Le chef d’inculpation a été modifié. Il est à présent accusé de complicité de meurtre », a déclaré son avocat, Harouna Toureh, soulignant que son client risquait la peine de mort s’il était jugé coupable.

Amadou Sanogo avait été initialement inculpé de complicité d’enlèvement en novembre dernier après la disparition de dizaines de parachutistes fidèles au président déchu Amadou Toumani Touré pendant le coup d’État. Sa situation s’est aggravée lorsque les autorités maliennes ont découvert une trentaine de corps, certains portant un uniforme militaire, dans une fosse commune près du quartier général des putschistes à Kati, à 15 km au nord de la capitale, Bamako. Dans le cadre de l’enquête sur les disparitions enregistrées dans cette affaire, dites des Bérets rouges, le général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense sous la junte, et trois hauts responsables putschistes, ont été arrêtés en février.

Rappelons que dès le départ, un véritable bras de fer était engagé entre l’ex-chef de la junte et la justice malienne qui voulait l’entendre sur les faits qui lui sont reprochés. Amadou Sanogo ne voulait nullement répondre à la convocation de la justice. Il justifiait son refus en invoquant son « statut d’ancien président de la République », qui lui donne droit à des égards.

 

 

Nestor N'Gampoula