Mali : les groupes armés préparent le second round des négociations d’Alger

Jeudi 28 Août 2014 - 13:09

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En attendant la reprise des négociations inter-malienne, prévues pour le 1er septembre prochain à Alger, les  six groupes armés du Nord se retrouvent en conclave, depuis mardi, dans la capitale du Burkina-Faso afin d’harmoniser leurs points de vue.

Les groupes armés touareg et arabes dont la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA), qui regroupe les Touaregs dissidents du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), l’autre aile du MAA et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) discutent actuellement avec  le MNLA originel dans l’espoir de parler d’une seule voix avec les autorités maliennes.

Selon le président de la Coalition du Peuple pour l’Azawad, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’objectif de cette rencontre qui se tient dans le cadre d’une feuille de route signée par les deux parties fin juillet, c’est de mettre en place une coordination commune de tous les mouvements de l’Azawad, pour « préparer éventuellement les négociations avec le gouvernement malien»

Pour certains observateurs, cette rencontre est un signe qui va dans le sens d’un rapprochement de tous les groupes armés du nord. Ceci, parce qu' un groupe de tous ces mouvements armés a invité les autres groupes - qu’ils accusaient jusque-là d’êtres des alliés du gouvernement maliens -, à ressouder leurs rangs.

Par ailleurs, une source proche des groupes armés concernés, a indiqué que la rencontre de Ouagadougou est une tentative pour dégager une plateforme commune de revendications de tous les mouvements, mais aussi d’aplanir les différends entre ces groupes. C’est dire qu’ils pourraient à terme former une seule force, face du gouvernement malien.

Commentant les points de vue des participants sur la question de la création d’une plate-forme commune, le porte-parole du MNLA,  Mossa Ag Attaher a souligné : « la dénomination qui en sera donnée n’est pas importante, ce n’est pas le terme qui est important c’est le contenu. Mais ce contenu doit vraiment prendre en compte une fois pour toute les aspirations de ce peuple, les aspects sécuritaires de cette région, les aspects de développement, la gouvernance et la gestion administrative ».

À ce jour les parties présentes à Ouagadougou se sont accordées sur certains points cruciaux. « Il y a des principes sur lesquels tout le monde est harmonisé : l’intégrité territoriale ou la laïcité de l’État. Tout le monde est d’accord pour dire que ce sont des principes qu’on ne touche plus. Maintenant, tout le reste est négociable » estime la Coalition des peuples de l’Azawad.

D’aucuns estiment qu’avec la réussite de cette rencontre à laquelle participent des mouvements d’autodéfense du nord du Mali, c’est qu' incontestablement, un pas important vers la paix est en voie d’être franchi. L’on croit que le terrain est déblayé, avant le prochain round des négociations parce que jusqu’ici c’est la multiplication des groupes armés constitués sur une base tribale qui complique la situation sur place au Mali.

Le Mali fait face à plusieurs défis pour parvenir à sa pacification. En effet, depuis la reconquête militaire du nord et le retour à l’ordre constitutionnel, ce pays tente de retrouver son unité. Tout a commencé avec l'élection d’Ibrahim Boubacar Keita à la magistrature suprême en mars 2013.

Après cette première étape pour remettre le pays sur la voie de la stabilité, un an et demi après le coup d’État de mars 2012, la deuxième étape du processus de transition a été celle des élections législatives de novembre et décembre 2013. Ces élections, remportées par le Rassemblement pour le Mali (RPM) du président Ibrahim Boubacar Keïta, ont contribué à la consolidation de la stabilité politique du pays.

Aujourd’hui, malgré ces acquis, il est fort déplorable de constater que la sécurisation du nord du pays pose toujours problème puisque plusieurs groupes armés continuent de perpétrer des violences sporadiques dans la région, notamment à Kidal.

 

 

Nestor NGampoula