Manifestation publique : la police empêche un meeting improvisé de Martin Fayulu à Kinshasa

Lundi 21 Janvier 2019 - 16:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La matinée politique annoncée par le candidat malheureux à la présidentielle, le 21 janvier; au siège provincial du Mouvement de libération du Congo (MLC), sur l’avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu, n’a pas eu lieu à la  suite du déploiement, sur les lieux, des forces de l’ordre.

Quelques heures après le verdict de la Cour constitutionnelle confirmant la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle, son principal challenger, Martin Fayulu, est monté au créneau pour contester l’arrêt de cette haute juridiction, se considérant comme le seul président légitimement élu. Il s’agit ni plus ni moins que d’une autoproclamation et les mots étaient bien à leur place pour faire comprendre aux Congolais que leur victoire avait été volée. Dans la foulée, celui qui s’est forgé la stature d’opposant direct à Félix Tshisekedi a demandé à la communauté internationale de ne pas reconnaître le nouveau pouvoir et à la population de se mobiliser pour retrouver sa « victoire volée ». 

Comme si cela ne suffisait pas, le candidat de Lamuka à la présidentielle a projeté une rencontre avec ses militants, le 21 janvier, au siège de l’Interfédéral du MLC sur l’avenue de l’Enseignement à Kinshasa, en face du stade  des Martyrs. L'objet était de leur donner des orientations en rapport avec ce qu’il considère comme une usurpation par la Cour constitutionnelle de la victoire du peuple congolais. C’était sans compter avec l’autorité publique incarnée par la police nationale congolaise qui, tôt le matin, avait déployé ses unités dans les périmètres du siège du MLC. A environ cinquante mètres du lieu de la manifestation, une cinquantaine de policiers faisait le pied de grue et juste devant le bureau de ce parti, un camion anti-émeute s’était stationné pendant que deux jeeps de la police faisaient la ronde.

Le meeting qu'a tenté d’improviser Martin Fayulu n’ayant pas reçu le quitus de l’autorité urbaine qui ne se rappelle pas avoir eu une requête dans ce sens, tous les moyens étaient  bons pour empêcher sa tenue. Les quelques militants de Lamuka, présents sur les lieux, ont été dissuadés de rebrousser chemin. Les téméraires en ont eu pour leur compte. Même certains cadres du MLC étaient empêchés d’accéder à leur bureau. « J’ai trouvé une cohorte de la police nationale, elle a cassé le podium, emporté les baffles. Major Carine que j’ai trouvée sur le lieu me dit qu’elle a reçu l’ordre de la hiérarchie pour qu’il n’y ait ni entrée ni sortie. Il y avait six jeeps de la police avec les armes létales (…) », a témoigné Eve Bazaïba, secrétaire générale du MLC.  

Jusqu’en début d’après-midi, la situation n’avait guère évolué au siège de l’interfédérale du MLC, au grand dam des militants qui, postés à distance, continuaient d’attendre l’arrivée hypothétique de leur leader. Leur désappointement s’est exacerbé lorsqu’ils apprendront que la tribune érigée avait été cassée et ses fragments emportés par la police.                          

Alain Diasso

Notification: 

Non