Manifestations publiques: les catholiques mis en garde contre toute "récidive"

Samedi 6 Janvier 2018 - 16:14

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Le dernier Conseil des ministres a tenu à rappeler, le 5 janvier à Kinshasa, le caractère laïc de l’État congolais, conformément à la Constitution.

À la suite de son porte-parole, Lambert Mende, qui, lors de sa dernière sortie médiatique, s’en était pris vertement à l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, le gouvernement est resté dans cette dynamique comme en témoigne le compte-rendu de sa septième réunion ordinaire tenue le 5 janvier, sous la présidence du Premier ministre, Bruno Tshibala. Le cardinal Laurent Monsengwo n’a pas été ménagé par le Conseil des ministres qui n’a pas digéré ses récents propos tenus au lendemain de la marche réprimée des catholiques du 31 décembre 2017. Le prélat catholique avait, en effet, qualifié de « barbarie » la violente dispersion des manifestants et demandé à ce que les « médiocres » dégagent de la scène politique congolaise pour que la paix et la concorde règnent dans le pays. Des propos mal pris par l’exécutif national qui, sans ambiguïté, les a qualifiés d’injurieux tout en s’indignant que cela puisse venir d’un ministre de Dieu.

Pour le gouvernement, il ne fait l'ombre d’aucun doute que l’archevêque de Kinshasa a injurié les dirigeants du pays ainsi que les forces de l’ordre. Tout en rappelant que « les libertés de manifester en RDC doivent se conformer à la Constitution, aux lois et textes réglementaires de la République et aux engagements internationaux, notamment au Pacte international des droits civils et politiques et à la Charte de l’Union africaine des droits de l’homme et des peuples qui insistent sur le maintien de l’ordre public dans toutes les manifestations », le gouvernement a tenu à repréciser le caractère laïc de l’État congolais. Celui-ci est stipulé à l’article 1 alinéa 1er de la Constitution qui dispose : « la République démocratique du Congo est, dans ses frontières du 30 juin 1960, un État de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc (…)». Par conséquent, a fait remarquer le Conseil des ministres dans son compte-rendu, « il ne peut y avoir alliance entre l’État et une Église au détriment des autres, de même qu’il ne peut y avoir alliance entre le sabre et le goupillon ». Et d’inviter toutes les Églises à la neutralité.   

Aussi, pour arrêter le cycle de violence en perspective pour cette année 2018, et empêcher aux organisateurs de la marche du 31 décembre de récidiver, le gouvernement a demandé à la justice de se saisir du dossier et d’établir des responsabilités. Sur la même lancée, l’exécutif national a tenu à rassurer la population « qu’il ne ménagera aucun effort pour préserver et maintenir la paix chèrement acquise sur l’ensemble du territoire national afin de permettre la poursuite du processus électoral en cours ».

Après sa communication à Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo avait, dans une autre entrevue accordée à Radio Vatican, promis de ne pas se taire. « On ne peut pas ne pas entendre la voix de la sagesse, la voix prophétique. Nous parlerons à temps et à contretemps, advienne que pourra mais nous parlerons », avait-il déclaré, faisant fi de la réaction gouvernementale à ses propos controversés.

  

 

Alain Diasso

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