Opinion

  • Éditorial

Manifs

Mardi 5 Mai 2015 - 19:16

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


De façon indiscutable, le droit de descendre dans la rue pour manifester publiquement son engagement politique, son appui ou son opposition aux décisions prises par le pouvoir, son attachement aux valeurs de la République, sa volonté de préserver l’ordre social fait partie des principes sur lesquels sont fondées les démocraties. Mais à la condition, bien sûr, que ces « manifs » se déroulent dans le strict respect des règles qui régissent précisément ces mêmes démocraties.

Ce sont là deux évidences qu’il convient de rappeler avec force dans un moment comme celui que nous vivons où le débat sur la gouvernance publique prend une dimension nationale. Car tout indique, aujourd’hui, que les tenants comme les adversaires d’un changement de la Constitution vont faire appel à la rue pour affirmer leurs convictions et tenter ainsi d’influencer le cours des évènements ; ce qui pourrait entraîner des débordements susceptibles de perturber sérieusement la sérénité du dialogue à venir.

Aussi convient-il, sans attendre, de rappeler à ceux qui tenteront de mettre la pression sur les autorités en recourant à ce genre de pratique que le droit de manifester dans la rue est strictement encadré dans tous les pays du monde gérés de façon démocratique : encadré pour ceux qui s’en servent dans le but d’influencer l’opinion publique, d’intimider ou d’appuyer le pouvoir ; encadré aussi pour les pouvoirs publics qui se doivent de faire régner l’ordre dans la rue sans pour autant recourir à la violence.

Le Congo, notre pays, a trop souffert dans le passé des dérives en tout genre que provoquaient les passions politiques pour ne pas prendre dès à présent les dispositions qui garantiront à chaque citoyen que le débat sur le changement ou non de la Constitution ne débouchera pas sur des affrontements fratricides que le peuple tout entier paierait au prix fort. Si nous voulons préserver la paix intérieure qui nous a permis de panser les blessures ouvertes par la guerre civile, nous devons dès maintenant nous préoccuper d’organiser les débats publics dans la sérénité. Faire en sorte que les « manifs » ne faussent pas le dialogue doit être assurément une règle d’or pour chacun de nous.

 

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Éditorial : les derniers articles
▶ 23/4/2024 | Employabilité
▶ 22/4/2024 | Satisfait
▶ 20/4/2024 | Image-texte-son
▶ 18/4/2024 | Etats généraux
▶ 15/4/2024 | Faire mieux
▶ 13/4/2024 | C'était chaud !
▶ 12/4/2024 | On se surveille !
▶ 11/4/2024 | Défis sanitaires
▶ 10/4/2024 | Savoir gérer
▶ 9/4/2024 | Calculs