Mariage: Armand Richard Ndinga Okossa déplore la multiplication des couples entre personnes vivant avec handicap

Lundi 22 Octobre 2018 - 17:11

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Selon le représentant des déficients visuels au sein du Comité national de coordination de suivi et d'évaluation du Plan d'action national des personnes handicapées, outre le mépris et l'exclusion dont elles sont victimes dans la société au quotidien, les personnes vivant avec handicap sont également contraintes à se marier entre elles.

Valide jusqu'à un certain âge, Armand Guy Richard Ndinga Okossa est devenu déficient visuel en 1997, après ses études en Russie. Comme les autres personnes vivant avec handicap, le membre du comité de pilotage de l’ONG « Viens et vois » connaît lui aussi de sérieux problèmes pour se former un foyer, après s’être séparé d'avec la mère de ses enfants en 2009. « La personne handicapée est l’opposée du valide dans ce sens qu’elle peut souffrir d’un handicap intellectuel, mental et physique. Or, notre société veut que les valides cohabitent avec les personnes vivant avec handicap et la vie en société voudrait également que les couples, dans le sens propre du terme, se forment », rappelle-t-il.

En effet, dans un document qu’il a titré "La personne vivant avec handicap et le mariage", Armand Guy Richard Ndinga Okossa souligne la rareté de trouver des couples mixtes au Congo alors que des personnes valides se marient sans difficulté. Il reconnaît cependant l’existence de quelques cas isolés où un homme vivant avec handicap s’est marié avec une femme valide. Mais le pourcentage demeure infime. « Cependant, il est quasiment rare pour ne pas dire impossible de trouver une femme handicapée avec un homme valide. Et la difficulté pour des personnes vivant avec handicap de se trouver un mari ou une femme et d’accomplir ainsi la volonté de Dieu réside dans le regard qu’a la société vis-à-vis des invalides », a-t-il décrié, précisant que cela apparaît comme un rejet de la société envers les personnes vivant avec handicap.

C’est ainsi qu’il dénonce le phénomène consistant à choisir prioritairement et majoritairement son futur époux et sa future épouse (l’endogamie), mettant les invalides en difficulté et les obligeant à avoir recours à une tierce personne pour les assister.  A titre d’illustration, le membre du comité de pilotage de l’ONG « Viens et vois » a pris le cas des ménages des personnes handicapées motrices totales, des déficients auditifs où il y aura manque de communication. « Nous sommes tous conscients des problèmes que rencontrent les personnes vivant avec handicap, de l’attitude des personnes valides envers elles. Malheureusement, le pire n’a pu être évité. Des couples de personnes vivant avec handicap se forment sous l’œil impuissant des pouvoirs publics d’un côté, et des familles respectives de l’autre. En réalité, c’est un véritable problème de société. Déjà, le combat pour leur autonomisation est loin d’être un succès, pire encore des mariages entre personnes vivant avec handicap », a rappelé Armand Guy Richard Ndinga Okossa.

Selon lui, son plaidoyer n’a pas pour finalité de séparer des couples existant déjà. Il s’agit plutôt de prévenir contre ce phénomène et promouvoir des unions personnes handicapées/personnes valides ; dénoncer l’exclusion et le mépris dont souffrent les personnes vivant avec handicap. L’objectif, a-t-il poursuivi, est de tolérer et encourager des personnes valides à se marier avec les personnes vivant avec handicap. Conscient du fait que le commun des mortels n’a jamais assisté à un mariage officiel entre un homme valide et une femme vivant avec handicap, il a appelé la société congolaise à combattre cette discrimination. « Mon souhait est de voir un jour qu’une femme, personne vivant avec handicap, soit honorée par une personne valide lors d’une cérémonie grandiose de mariage à l’état-civil », a souhaité Armand Guy Richard Ndinga Okossa.

 

 

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Armand Guy Richard Ndinga Okossa/Adiac

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