Médias : FFJ mobilise pour la libération de Mike Mukebayi

Jeudi 28 Août 2014 - 16:10

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Un sit-in des journalistes et autres professionnels du secteur est prévu devant le Centre Lindonge, siège de l’Archevêché de Kinshasa, dans la commune de Limete, en face du quartier Kauka.

L’Organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a annoncé, au cours de la conférence de presse organisée, le 28 août, à son siège une série d’actions à mener afin d’obtenir la libération du journaliste Mike Mukebayi. Parmi ces actions, l’ONG a prévu un sit-in de la corporation, le 29 août, devant l’archevêché de Kinshasa.

Le directeur de FFJ, Désiré Israël Kazadi, qu’entouraient le géniteur de Mike Mukebayi, Daniel Michel Mpanya Mukebayi, et un membre du département d’assistance judiciaire de cette ONG, Me Papy Mbaki, a noté que la descente à l’archevêché vise une rencontre avec le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya ou son délégué. « Nous allons mener des actions sans merci afin d’obtenir la libération de Mukebayi. Sa place n’est pas en prison mais plutôt auprès des siens », a-t-il souligné.

Désiré-Israël a rassuré quant à l’accompagnement de cette activité par les organismes internationaux dont le Comité de protection des journalistes ainsi que le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme. Le directeur de FFJ a également souligné la présence, lors de cette activité du 29 août, de la population, qui, par  l’incarcération de Mike Mukebayi, manque l’information. « La liberté de la presse a son jumeau, le droit du public à l’information. C’est parce que ce droit est bafoué que la population sera avec nous dans ces actions », a-t-il rassuré.

Irrégularité dans la procédure

Me Papy Mbaki a souligné les irrégularités qui ont entaché la procédure sur l’arrestation de Mike Mukebayi. « Mukebayi a été arrêté sur la base d’un mandat d’amener émis contre le directeur de publication de Congo News et exécuté chez lui. C’est une arrestation purement arbitraire », a noté ce membre du département assistance judiciaire de FFJ. Pour ce juriste, la loi veut qu’un ou deux mandats de comparution soient émis contre un accusé avant qu’il soit établi contre lui, en cas de non présentation, un mandat d’amener. Pour ce dernier, Mike Mukebayi est victime d’un acharnement.

Le juriste a également dénoncé l’attitude du parquet de la Gombe de conditionner la mise en liberté provisoire de Mike Mukebayi à un « pardon écrit », en lieu et place de la caution telle qu’exigée par la loi. « On voulait tout simplement qu’il passe aux aveux », a noté Me Papy Mbaki en analysant cette volonté affiché du parquet.

Dans les actions, FFJ a également apprêté un mémo à adressé au Saint-Père afin de demander à son représentant local, le cardinal Monsengwo, à retirer sa plainte contre le journaliste, qui est actuellement transféré à la prison centrale de Makala.

Le directeur de FFJ, qui a eu accès dans la cellule de Mike Mukebayi, a dénoncé les conditions de son incarcération. « Il passe la nuit sur un carton », a-t-il décrié. Il a, par ailleurs, rassuré sur la légalité de cette action dont sont informées toutes les autorités compétentes de la ville.

On rappelle que Mike Mukebayi est incarcéré, depuis plusieurs jours déjà, dans la prison centrale de Makala. La justice lui reproche d’avoir laissé publier l’article intitulé « Monsengwo : Honte et approche à un cardinal vendu au régime », paru dans l’édition 028 du vendredi 18 juillet 2014. Dans l’article, signé Congo News, l’auteur écrit : « Honte et opprobre pour le primat de l’Église catholique romaine de la RD Congo pour avoir prêté son visage et sa voix à un spot publicitaire de Vodacom. Montant perçu : un million de dollars sous couvert d’assistance à l’Église ».

 

 

Désiré-Israël entouré de Papy Mbaki et le géniteur de Mike Mukebayi, devant la presse/Photo Adiac.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Désiré-Israël entouré de Papy Mbaki et le géniteur de Mike Mukebayi, devant la presse/Photo Adiac