Médias : FFJ satisfait de la libération de Sylvanie Kiaku Menga

Lundi 22 Octobre 2018 - 17:15

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L’éditrice et journaliste à "La Percée", un hebdomadaire paraissant à Kinshasa, a passé neuf jours en prison, inculpée de diffamation.

Freedom for journalist (FFJ) a exprimé toute sa satisfaction après la libération, le 19 octobre, de Sylvanie Kiaku Menga. Elle a été interpellée par la police judiciaire du parquet, le 10 octobre, avant d’être inculpée de diffamation à l’encontre de la Banque commerciale du Congo (BCC) à capitaux mixtes, dont 65% appartiennent à l’homme d’affaires Forrest et 25% à l’État congolais. Son journal avait publié, le 13 septembre dernier, deux articles sur le licenciement jugé abusif d’environ mille salariés de cette banque, après une restructuration intervenue entre 1999 et 2001. Le journal révélait, en outre, que sur les neuf cent cinquante-huit agents licenciés, environ trois cents sont décédés sans avoir perçu leur compensation. La journaliste a été gardée en détention pour n’avoir su payer la caution de mille dollars américains.

Cinq journalistes d’Africa news libérés

Par ailleurs l’organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l'information s’est également dit soulagée de la libération, le  19 octobre , d’Octave Mukendi, Laurent Omba, Brice Landu, Rossy Bosakwa et Dan Luyila, tous journalistes et metteur en page au trihebdomadire "Africa News", après douze heures de détention dans les locaux de l’Inspection urbaine de la police, dans la commune de la Gombe. L’ONG note que ces professionnels des médias ont été relâchés le même jour, avec l’obligation de revenir à la police le 22 octobre, accompagnés du directeur du journal, Achille Kadima, entré, depuis,  dans la clandestinité. « FFJ craint déjà pour la vie de Kadima et exprime toute sa désapprobation quand la police tente, par ce genre de pressions, de se substituer à la justice. De la même manière que le plaignant n’est pas connu. À quelques deux mois de la tenue des élections générales dans le pays et à moins de deux semaines de la célébration de la journée internationale contre les crimes visant les journalistes, pareils actes d’intimidations et pressions exercées sur les journalistes et sur les médias ne peuvent que ternir davantage l'image de la RDC déjà écornée », déclare  FFJ.

L’ONG, citant le secrétaire de rédaction d’"Africa News", Christian Butsila, a rappelé que ces professionnels des médias ont été arrêtés le  19 octobre, à 6 h du matin, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le siège du journal où ils venaient de boucler l'édition du jour. « Des policiers étaient venus à bord d’une jeep estampillée Police nationale et ont embarqué nos journalistes qu’ils ont brutalisés au départ avant de les amener à un endroit jusque-là inconnu », a déclaré Butsila à une équipe d’enquête de FFJ. Dans une « plainte contre inconnus » adressée à l'Inspecteur général de la police par Achille Kadima, directeur d’"Africa" News dont copie a été réservée à FFJ, l’auteur a lié la rafle des journalistes à un article publié le 12 octobre  intitulé "Enquête sur les rations des élèves policiers, le général Kanyama convoqué à son tour". Dans cet article, il avait été fait mention d’une enquête ouverte par l'Inspection générale de la police sur la gestion de la ration des élèves policiers ainsi que des convocations adressées aux responsables de la direction de la formation de la Police nationale congolaise où Célestin Kanyama est le chef. « Depuis six jours, des personnes en tenue civile non autrement identifiées mais se réclamant tantôt de la direction de la formation de la police, tantôt des services spéciaux, s’adonnent à ma recherche, sans mandat émis par un parquet », a écrit Kadima dans sa plainte.

Lucien Dianzenza

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