In memoriam : Michael Jackson, une vie de légende

Vendredi 24 Août 2018 - 20:22

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L'artiste aurait fêté ses 60 ans le 29 août. Neuf ans après sa disparition à l’âge de 51 ans, le monde entier le pleure encore. Son décès, survenu brutalement le 25 juin 2009, est encore présent dans les esprits, tant ce musicien hors pair aura marqué de son empreinte et de son génie l’art musical.

La musique et les pas de danse uniques de Michael Jackson continuent de résonner dans les foyers du monde entier, comme le prouvent les dizaines de millions d’albums vendus depuis neuf ans et la parution de deux disques posthumes : "Michael" en 2010 puis " Xcape" en 2014. Ainsi, depuis sa mort, les revenus de l’artiste atteignent les deux milliards de dollars. Un chiffre en perpétuelle augmentation et qui va l’être encore plus avec le foisonnement des hommages rendus au « King of pop » comme il fut baptisé.
Le 29 août aura donc lieu la célébration de l’anniversaire de diamant de l’artiste (Michael Jackson diamond birthday celebration) durant lequel seront invités les enfants du chanteur, Paris et Prince, ainsi que ses frères et sœurs Marlon, Tito et Jackie. C’est l’occasion de revenir sur les points saillants de la carrière de cet artiste unique et du lien qu’il avait pu nouer avec le continent de ses ancêtres. Engagé dans les causes africaines, Michael Jackson aura laissé un sentiment mitigé auprès du public africain, même si chacun n’hésite pas, à chaque occasion qui se présente, de mimer ses pas de danse extraordinaires.

Les Jackson five

Michael Jackson est issu d’une famille de neuf enfants. Il est le septième enfant de Katherine et de Joseph Jackson. Très tôt, Michael et ses frères montrent des prédispositions musicales certaines. Un talent que leur père, d’abord réticent, entend bien exploiter. C’est ainsi qu’en 1963, il réunit ses enfants au sein des "Jackson five". Le succès est au rendez-vous. Il est signé par la maison  "Motown" », la première maison de disque de musique noire à l’époque. En 1970, leur premier single "I want you back" est la plus grande réussite que la Motown ait jamais connue. Dans le même temps, l’un des Jackson five, Michael, âgé d’un peu plus d’une dizaine d’années, commence à retenir plus particulièrement l’attention. Parrainé par Diana Ross, il séduit par son jeu de jambes rapide et sa voix haute perchée.

 "Thriller", l’album le plus vendu de tous les temps

"Thriller" est le sixième album studio de Michael Jackson. Coproduit par Quincy Jones, il sort le 30 novembre 1982 chez Epic Records, à la suite du succès commercial et critique de l’album "Off the Wall". Les paroles des chansons sont variées mais elles traitent, entre autres, de thèmes parfois sombres, comme la paranoïa et le surnaturel. Avec un budget de production  modeste de sept cent cinquante mille dollars, les sessions d’enregistrement se déroulent entre avril et novembre 1982 aux studios Westlake Recording, à Los Angeles. Assisté de Quincy Jones, Michael Jackson signe quatre des neuf chansons de "Thriller".

À la suite de la sortie du premier single de l’album,  "The girl is mine" (en duo avec Paul McCartney), certains chroniqueurs prédisent un succès limité à cet album. Mais après la sortie du deuxième single, "Billie Jean", l’opus se hisse en tête des classements des meilleures ventes dans de nombreux pays. En une seule année, "Thriller" devient l’album le plus vendu au monde et le demeure à ce jour, avec des ventes estimées à plus de soixante-dix millions d’exemplaires.

Jackson l’Africain

Michael Jackson avait développé des relations particulières avec l’Afrique. Par delà les différentes formes d’attraction entre les fans africains et la star mondiale de la pop musique, c’est surtout son implication dans la défense des causes africaines que l’on retiendra de lui sur le continent. Lorsqu’il foule pour la première fois le sol africain, au début de l’année 1974, le jeune chanteur de 16 ans s’est déjà fait un prénom. La première tournée internationale qu’effectuent les cinq frères les conduit au Sénégal, où ils sont accueillis dès la sortie de l’avion au son des percussions et par des danseurs traditionnels. Un retour aux sources qui restera gravé dans la mémoire du jeune Michael, qui dira à son retour aux Etats-Unis aux journalistes qui lui demandent ses impressions sur ce voyage : « J’étais chez moi, c’est de là que je viens ».

Onze années après ce premier voyage initiatique, Michael Jackson décide de mettre son talent et son nom au service d’une cause qui concerne directement l’Afrique avec le collectif « USA for Africa » destiné à venir en aide à la population d’Ethiopie touchée par la famine. Sur proposition du chanteur Harry Belafonte, il écrit, en collaboration avec Lionel Richie, en 1985, la chanson  "We are the world"  et convie à l’enregistrement de ce single près d’une cinquantaine d’artistes. Le single se vend à plus de sept millions d’exemplaires et permet de récolter plus de cinquante millions de dollars.

En Afrique, le roi de la pop y a séjourné également pour ses œuvres caritatives au début des années 1990. Son déplacement sur le continent fera, d’ailleurs, l’objet d’une polémique. On lui reproche de ne pas avoir voulu saluer les Africains ou de s’être pincé le nez, parce ce que ces derniers sentiraient mauvais. Cette polémique fera long feu puisque les images prouvaient le contraire. Michael Jackson s’était ainsi, entre autres, rendu en Côte d’Ivoire, où il avait été fait roi à Krindjabo, en pays Agni (Est de la Côte d’Ivoire). La page de ce pays sur Facebook rappelle, d’ailleurs, le titre qui lui avait été donné : King Sani. Il se rendra aussi en Tanzanie ou encore au Gabon.  En 2004, Michael Jackson sera récompensé par des femmes africaines, aux Etats-Unis, pour son engagement dans la lutte contre le sida sur le continent.

Le roi du Makossa

L’Afrique s’entend aussi dans la musique de Michael Jackson grâce à un emprunt au musicien camerounais Manu Dibango. En 1982, Michael Jackson produit "Thriller", l’album le plus vendu de l’histoire de la musique. L’un des titres de cet album,  "Wanna be startin’ somethin’ ", intègre le célèbre refrain : « Mamako, Mamassa, Mamakossa » de Manu Dibango que l’on retrouve dans sa chanson "Soul Makossa" datant de 1972. Cet emprunt fera l’objet d’une vaste polémique puisque le chanteur américain n’a pas demandé les droits de cette chanson à son auteur : c’est donc un plagiat. Manu Dibango contre-attaque. Les deux artistes finissent par trouver un arrangement en 1986. Le chanteur camerounais reçoit un million de francs et renonce à ses droits sur la chanson "Wanna be startin’ somethin’ ". Mais à l’avenir, ses paroles ne seront plus exploitées sans qu’il n’ait son mot à dire. Cet accord sera respecté jusqu’en 2007.

Nelson Mandela et Michael Jackson, l’amitié de deux légendes

En 1999, Michael Jackson se rend en Afrique du Sud pour fêter l’anniversaire de Nelson Mandela. Après le décès de l’artiste en 2009, dans une lettre adressée à la famille Jackson, Mandela a écrit : « Michael était un géant et une légende dans l’industrie de la musique. Et nous pleurons avec des millions de fans à travers le monde ». Les deux mythes se sont admirés mutuellement. Michael Jackson aimait beaucoup Madiba et il s’est inspiré de son combat durant sa vie.

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Images illustrative

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