Message à la nation : Joseph Kabila plaide pour la mise en place d’une coalition de toutes les forces progressistes

Dans son dernier message à la nation ayant pris un ton d'adieu, le 23 janvier, le président Joseph Kabila Kabange a exhorté les forces politiques issues des élections du 30 décembre 2018 à se mettre ensemble autour d’une nouvelle coalition politique capable de brasser les intelligences et les énergies afin de relever le défi du développement de la République démocratique du Congo. À la veille de la passation du pouvoir avec son successeur, Joseph Kabila a estimé que cette recette était la meilleure alternative pour poser les bases d’un Congo « fort et prospère ».

Il a ainsi exhorté à la mise en place de cette coalition « pour défendre y compris au prix du sacrifice suprême l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale » du pays. Et d’égrener sa pensée dans une rhétorique qui lui est propre : « Coalition pour une prospérité partagée et une cohésion nationale chaque jour renforcée. Coalition pour parfaire les chantiers en cours et en ouvrir d’autres plus ambitieux dans le domaine des infrastructures, du développement agricole, de la transformation locale de nos ressources naturelles, du renforcement de notre leadership sur le continent et sur le marché mondial des minerais stratégiques. Bref, une coalition pour un Congo fort et prospère ».

Sur un registre purement politique, Joseph Kabila pense plausible son exhortation pressante à la coalition des leaders politiques, la majorité parlementaire n’ayant pas coïncidé avec la majorité ayant porté au pouvoir son successeur. Tout en invitant les acteurs politiques à mutualiser leurs efforts et à regarder dans la même direction, il a assuré Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de sa disponibilité à le soutenir durant son mandat. « Je vais passer la main sans regrets ni remords. Le Congo vient de loin. Le président élu, Félix Tshisekedi Tshilombo, pourra compter sur moi chaque fois qu’il le souhaitera » lorsque « l’intérêt du pays l’exigera », a-t-il promis.  

Faisant l’évaluation de son bilan après dix-huit ans de règne, Joseph Kabila s’est félicité de la réunification du pays écartelé à son accession au pouvoir, en janvier 2001, en « autant des principautés qu’il y avait des chefs de guerre ». De quoi rendre une fière chandelle à tous ceux qui, de près ou de loin, l’ont accompagné dans la réalisation de son programme politique dont la réunification du pays en fut le soubassement. « Grâce à la mobilisation de l’ensemble de notre peuple, aux dialogues permanents avec les forces politiques et sociales, à l’action de nos vaillantes forces de défense et de sécurité –  chaque jour mieux équipées, plus professionnelles et efficaces – à une diplomatie agissante, à des réformes institutionnelles courageuses, notamment la décentralisation et la récente révision du code minier, et à une politique monétaire et une gestion des finances publiques rigoureuses, le pays a été pacifié et réunifié, l’économie stabilisée, puis relancée, la reconstruction engagée, […] et les avancées sans précédent enregistrées en matière de démocratisation et de l’instauration de l’Etat de droit », s’est-il réjoui.

Le chef de l'Etat sortant a, par ailleurs, félicité son peuple qui s’est rendu aux urnes le 30 décembre dernier dans le calme mais aussi les forces armées ainsi que la police dont il a loué le dévouement, le sens patriotique et l’aptitude toujours renouvelée à défendre l’intégrité territoriale constamment menacée.