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Mgr Ernest Kombo

Samedi 28 Mars 2015 - 10:58

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Né le 27 mars 1941 à Pointe-Noire, Mgr Kombo est décédé le 22 octobre 2008 à Paris, des suites d’une longue maladie. Il a été inhumé le jeudi 13 novembre de la même année, à la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville.

Ancien président de la Conférence nationale souveraine, ancien président du Conseil supérieur de la République, il fait ses études primaires à Voka (Boko) et ses études secondaires à Mbamou. En 1965, il entre au Grand séminaire Libermann de Brazzaville où il obtient son baccalauréat. Deux ans plus tard, il entre dans la Compagnie de Jésus-Christ avant de se rendre en France. Il atterrit au noviciat d’Aix-en-Provence. Il est admis au ministère de Jésus-Christ à l’église Sainte-Anne le 8 juillet 1973. Le 15 décembre 1980, il est nommé évêque de Nkayi (Bouenza). Sacré le 6 janvier 1984 à Rome, Mgr Kombo est admis au titre d’administrateur apostolique de Pointe-Noire, sa ville natale, le 1er juin 1986. Le 11 novembre 1988, il est nommé à Owando (Cuvette).

C’est de sa bonne ville d’Owando qu’il est appelé pour participer à la Conférence nationale souveraine. Il en est élu président. Le grand public le découvre à ce moment-là. Il adoucissait, par ses propos, les morsures des morfondus qui versaient leur fiel sur le président de la République. Son expression « atterrissage en douceur » a fait florès. Authentique dans ses interventions, il n’a fait, à aucun moment, référence à une pseudo-communauté internationale, dont se repaissent certains, ces derniers temps. Il faisait confiance au génie congolais pour « laver le linge sale en famille », une autre expression qu’il aimait utiliser, contrairement à tous ces politiciens qui reviennent au devant de la scène avec toutes les cabrioles imaginables. La supercherie n’a plus de frein dans ce pays. À l’heure du tout média, les sorties médiatiques vous font d’un poltron un crâneur. Les pitreries cathodiques assenées avec le sceau de l’évidence indiscutable sont étonnantes pour des hommes qui ont le désir de nous gouverner. Que de lâchetés autorise la communauté internationale !

Que de dépouilles sacrifiées sur l’autel de cette communauté internationale ! Dans les décombres de ses interventions, on compte, pêle-mêle, l’Afghanistan, la Somalie, et, le cas le plus récent, la Libye du colonel Kadhafi, complètement anomique. La communauté internationale est une véritable nébuleuse qui veut imposer sa vision de la marche du monde aux nations faibles.  Pendant ce temps, face à la Russie de Poutine, c’est l’impuissance. Deux poids, deux mesures. Ingérence dans un cas, vaines gesticulations dans l’autre. C’est l’intervention de cette communauté internationale que l’opposition congolaise appelle à la rescousse. Ce n’est rien d’autre qu’une abdication de notre souveraineté nationale. Quelle regrettable inclination à la vassalisation ! Il suffit de dessiller les yeux pour se rendre compte de l’imposture de certains politiciens. Avec une vélocité extraordinaire, ils passent, exaltés jusqu’à la frénésie, du transformisme (changement de la constitution) au fixisme (opposition au changement de la constitution). Cette inconstance est suspecte. À travers leurs fantaisies oratoires, ils se livrent à de tentatives vagabondes d’assertions sophistes. Heureusement qu’il y a encore des Congolais, Martin Mberi en l’occurrence, pour affirmer haut et fort que « personne ne fera mieux que nous pour placer le Congo sur orbite, personne ne pourra se substituer à nous pour accomplir notre part de devoir vis-à-vis du Congo. »

La communauté internationale, parlons-en. Elle n’est, en fait, que le plus riche et le plus fort qui veut le prouver par son intrusion permanente dans les affaires intérieures du pauvre et du faible, au nom du droit d’ingérence à sens unique. Et, il se trouve des hommes politiques, chez nous, pour accepter cette nouvelle forme d’asservissement « volontaire ». Plus généralement, cette attitude infantile met en cause notre capacité à résoudre nos problèmes. Mgr Kombo doit se retourner dans sa tombe. Lui, qui a toujours eu foi en l’homme congolais. Au milieu de ces intumescences qui font éclater le cœur, on ne peut qu’être indigné par la sublime absurdité de cette imploration à la communauté internationale. « Dans une partie engagée avec des tricheurs, qui ne trichent pas par accident mais par principe », il est difficile de ne pas être déçu. Singulière époque que celle dans laquelle nous vivons.

Mgr Kombo aurait sans doute suggéré, en lieu et place du recours à la communauté internationale, « la pire des flagorneries étalée partout aujourd’hui » par une classe politique veule, une solution endogène à nos contrariétés. Paix à son âme.

 

Mfumu

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