Migration illégale : l’UE verse vingt et un millions d’euros d’aide au Niger pour lutter contre le phénomène

03-09-2018 16:15

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Le montant estimé à près de 13,775 milliards de FCFA aidera le pays dans la lutte contre l’émigration clandestine vers l’Europe et pour sa « sécurité intérieure », a-t-on appris, le 3 septembre, d’un communiqué.

« Un montant de vingt et un millions d’euros soit près de 13,775 milliards de FCFA a été versé début août au Trésor public nigérien », selon le texte qui précise que ces fonds sont destinés au programme financé par le fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne (UE) et qui « soutient plus particulièrement les réformes », notamment dans les secteurs de « la sécurité intérieure », de « la gestion des frontières » et de « la lutte contre la migration irrégulière et le trafic des êtres humains ».

Cette aide porte le montant total des soutiens budgétaires de l’UE à cinquante et un millions d’euros au premier semestre 2018. L’UE promet un autre versement « au cours du quatrième trimestre de 2018 ».

Début juillet, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait jugé "pas suffisant" ce fonds fiduciaire de 1,8 milliard d’euros mis en place par l’UE pour lutter contre les migrations clandestines. Selon les statistiques européennes, environ 90% des migrants d’Afrique de l’ouest traversent le Niger sur leur parcours vers la Libye et l’Europe.

Mi-juillet, lors d’une visite au Niger, le parlementaire européen, Antonio Tajani, s’était réjoui de la chute "de plus de 95%" du flux de migrants transitant par le Niger vers la Libye et l’Europe, entre 2016 et 2017.

Antonio Tajani avait assuré qu’un montant supplémentaire de cinq cents millions d’euros a été dégagé, fin juin, en faveur de ce fonds pour l’Afrique et « doit être en grande partie affecté au soutien des efforts déployés par le Niger ».

Pour lutter contre les passeurs, Niamey a voté en 2015 une loi très sévère rendant leurs crimes passibles de peines pouvant aller jusqu’à trente ans de prison. L’armée a multiplié les patrouilles contre les migrants.

Mais ce durcissement semble loin de décourager les migrants et passeurs. En 2017, des élus d’Agadez, la grande ville du nord nigérien et plaque tournante du trafic d’êtres humains, avaient affirmé que le désert nigérien est devenu « un véritable cimetière à ciel ouvert » pour les migrants.

 

 

Nestor N'Gampoula et l'AFP

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