Migration : la Croix-Rouge italienne désapprouve l’arrêt d’aide aux migrants

18-08-2017 19:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le président de la Croix-Rouge italienne, Francesco Rocca, a dénoncé jeudi la récente décision prise par les autorités libyennes, d’interdire aux ONG de secourir les migrants au large de la Lybie, qualifiant cette mesure d’illégale face au droit international.

Francesco Rocca s’exprimait après son entretien avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Trop c’est trop ! Vous ne pouvez empêcher le désespoir des gens, vous devez créer des couloirs humanitaires sécurisés et développer l’information dans les pays pour les gens qui décident de partir », a-t-il indiqué.

« Nous parlons de vies, de dignité pour des dizaines de milliers de personnes (…) », a ajouté le président de la Croix-Rouge italienne, pour redire son mécontentement face à la décision. Il a ensuite déploré la pro-inactivité de l’Union européenne sur cette question des migrants pouvant conduire à des perted en vies humaines importantes si l’on tient compte du nombre de réfugiés ayant péri en mer l’année dernière.

Selon le directeur des opérations de Save the children Rob MacGillivray, l’interdiction de l’accès humanitaire aux navires étrangers dans les eaux internationales au large de la Lybie va causer beaucoup de dommages « Les embarcations de migrants vont être obligées de retourner en Libye et beaucoup d’enfants et d’adolescents vont mourir en mer », a-t-il assuré.

Cette décision des autorités lybiennes est perçue comme une menace après des tirs de sommation des garde-côtes libyens face à un navire humanitaire près des côtes. Plusieurs ONG dont MSF, Sea Eye, Save the children, ont annoncé la suspension de leurs opérations de secours.

La Croix-Rouge italienne dispose de 160.000 bénévoles travaillant dans différents ports du pays. Elle a secouru près de 94.000 personnes au cours des six premiers mois de l’année 2017. L’organisation a également créé une nouvelle zone de recherche et de sauvetage (SAR) s’étendant sur 100km en Méditerranée à partir des côtes libyennes, pour permettre aux navires humanitaires de secourir les migrants. Ces efforts ont été refroidis par l’interdiction de l’ONU faite aux ONG accusées par Tripoli d’être en accord avec les réseaux de passeurs clandestins. 

Nestor N'Gampoula

Notification: 

Non