Migrations: collusion avérée entre humanitaires et trafiquants libyens !

Lundi 24 Avril 2017 - 13:47

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Un juge italien est formel : derrière les flux migratoires, des ONG ont tissé un business avec la pègre libyenne.

Le parquet de Catane (Sicile, sud de l’Italie) a ouvert une enquête contre des organisations non-gouvernementales actives dans le domaine humanitaire en faveur des migrants. Depuis quelques semaines dans la classe politique italienne se fait jour une persistante interrogation : qui finance les ONG qui viennent au secours des migrants en difficulté sur la Méditerranée ? D’où viennent-elles ? Elles semblent surgir au bon moment de nulle part pour secourir des embarcations, parties apparemment en bon état des côtes libyennes, mais subitement en panne de carburant ou en avarie de moteur au milieu de la mer avec des centaines de désespérés à bord !

La justice italienne a décidé d’enquêter. Et les premiers éléments rassemblés par le parquet de Catane semblent accablants. « Nous avons des preuves qu'il existe des contacts directs entre certaines ONG et des trafiquants d'êtres humains en Libye », affirme le juge Carmelo Zuccaro, procureur de Catane, dans une interview au journal La Stampa. Cette accusation semble créditer le contenu d’un rapport sur la question. En décembre dernier, en effet, l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex avait évoqué cette possible collusion entre réseaux de trafiquants de migrants et des navires privés qui les récupèrent en mer « comme des taxis ».

Le journal italien affirme que les ONG mises en cause sont de création récente. Leurs navires de secours sont des bâtiments privés qui surgissent au beau milieu de la mer comme s’ils étaient dans l’attente de clients. Carmelo Zuccaro se dit « certain » des accusations qu’il avance. Les preuves de la collusion sont notamment dans le fait que les bateaux de migrants passent des coups de fil depuis les côtes libyennes avant de prendre l’eau. Et, en pleine navigation, ils coupent tous les systèmes de repérages pour ne pas se faire détecter des patrouilleurs européens. Mais les ONG réussissent toujours à les retrouver : connivence ?

Les ONG incriminées protestent avec vigueur. Pour elles, ces suspicions relèvent d’une campagne de discrédit à leur égard. Le fait est que l’action de ces humanitaires non-institutionnels a permis de sauver un nombre important de migrants de la noyade ou de la mort par faim ou par soif. Depuis le début de cette année on a enregistré plus de 1070 morts en Méditerranée parmi les migrants : africains, afghans ou syriens, tentant de gagner les côtes italiennes depuis la Libye. Le beau temps annoncé par la météo devrait d’ailleurs voir ce chiffre dépassé dans les prochains jours puisque les bateaux à l’eau ont repris de plus belle.

Lucien Mpama

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