Mines : les sénateurs fustigent une « gestion opaque et calamiteuse »

Samedi 18 Novembre 2017 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les élus de la chambre haute veulent voir clair sur l’exploitation minière dans le pays et attendent du gouvernement des réponses sur la contribution réelle de ce secteur au budget de l’État congolais.

 

La situation minière dans le pays a été notamment à l’ordre du jour, le 16 novembre, lors de la plénière du Sénat. Cette chambre, en effet, examinait la question orale avec débat du sénateur Flore Munsedu adressée au ministre des Mines relative à l’exploitation frauduleuse du cobalt par certaines entreprises dans le Grand Katanga.

Manque de transparence dans ce secteur

L’un des intervenants, le sénateur Florentin Mokonda Bonza, a, d’une manière drastique, noté qu’il n’y a aucune transparence dans ce secteur. Ce qui maintient, a-t-il souligné, la population dans la pauvreté. « Le gros du secteur minier est concentré au Katanga. Même déjà au Katanga, la population vit dans la misère, parce que tout ce qui est produit là-bas profite à l’étranger. Puis, il y a une fraude qui est systématisée au Katanga, au Kongo Central et dans la partie est du pays. Quand le ministre prétend qu’il n’y a pas de fraude, ce n’est pas vrai », a-t-il soutenu.

Selon lui, l’absence de la RDC de la liste des pays producteurs du coltan, alors qu'elle en est une grande productrice, sinon la plus grande, traduit une gestion opaque du secteur minier. Le sénateur ne s’explique pas, en effet, que le pays soit le grand producteur de coltan au niveau de l’Afrique centrale mais qu’il ne soit pas le grand exportateur. « Qui exporte ? Et qui a construit une usine de transformation du coltan ? Pourquoi ce n’est pas le Congo ? Quelles sont les recettes d’exportation du coltan qui sont insérées dans notre balance de paiement ? », s'est-il interrogé, pour conclure que le secteur n’était géré qu’au bénéfice d’un groupe d’individus et non de la population congolaise.

Le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, est attendu le 20 novembre au Sénat pour répondre, comme il l’a promis, aux différentes questions des élus de cette chambre. Déjà, dans un rapport du mois de mai dernier, l’ONG Action contre l’impunité pour les droits humains (ACIDH) avait noté que la contribution des minerais au budget de l’Etat est insignifiante.

Pour cette ONG, cette maigre participation du secteur minier au Trésor public était due à la mauvaise gestion du secteur et au dysfonctionnement de certains services étatiques. Dans son analyse de la situation, ACIDH avait conscientisé les Congolais pour poser des questions sur l’utilisation des revenus issus des mines de la province du Katanga. Elle avait recommandé en son temps, notamment au ministre des Finances, à inclure, dans le projet de loi portant révision du code minier, une clause fixant clairement le seuil de charges déductibles pour le calcul de la redevance minière.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: L'exploitation minière en RDC

Notification: 

Non